Rexam – Gravelines (Nord) : En grève pour les salaires et les primes18/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1994.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rexam – Gravelines (Nord) : En grève pour les salaires et les primes

80% des opérateurs de production de Rexam, à Gravelines, sont en grève totale depuis le samedi 7octobre. L'usine fabrique des canettes métalliques pour Coca, Heineken, etc. Environ 80 grévistes, sur un effectif total de 140personnes, se regroupent à tour de rôle, jour et nuit, à l'entrée de l'usine.

Ils ont établi un barrage symbolique sur la route et un petit camp de tentes. Autour d'un feu de palettes, ils discutent de leurs revendications, de leur ras-le-bol du directeur qui les méprise et les prend pour des moins que rien.

Les grévistes en ont assez des salaires qui stagnent et des primes qui dégringolent. En 2005, la prime d'intéressement représentait en moyenne pour un opérateur plus de 1500 euros. Pour 2006, à ce jour, elle atteindrait peut-être 400 euros. Pourtant, la production a fortement augmenté. Comme le dit un gréviste: «On travaille trois fois plus pour gagner trois fois moins.» Ils exigent que la prime soit au moins égale à celle de l'année 2005 et ils revendiquent aussi des augmentations, des changements de coefficient qui respectent le principe «à travail égal, salaire égal» et aussi une prime de poste égale pour tous basée sur la plus élevée (les opérateurs travaillent en poste continu).

Le mouvement est dirigé par les militants CGT et un représentant CFDT. Suite à l'annulation récente des élections professionnelles, demandée par FO et soutenue par la direction, il n'y a plus de délégués élus. La CGT représente plus de 70% des voix. Au cours des premières rencontres, le directeur n'acceptait de recevoir que les délégués syndicaux, y compris FO et la CGC non gréviste. En préalable à toute discussion, les grévistes ont fini par imposer leur propre délégation, les syndicats non grévistes étant exclus.

Toute la semaine, le directeur a joué sur le ton de l'intimidation. Il a envoyé un courrier à tout le personnel, expliquant qu'il ne comprenait pas cette grève et qu'elle compromettait l'avenir de l'entreprise.

En ce moment, il y a beaucoup de commandes. La direction anglaise a débarqué mais, pour le moment, elle veut la reprise du travail avant toute négociation sur certains points du cahier de revendications. Pourtant, le groupe Rexam a les moyens de payer, avec plus de 230millions d'euros de profits dégagés en 2005, soit 10% du chiffre d'affaires. Et pour 2006 les profits sont encore au rendez-vous: près de 100millions pour les six premiers mois et une nouvelle augmentation de 5% des dividendes pour les actionnaires.

Au bout du dixième jour de grève, les grévistes sont toujours aussi nombreux et déterminés. Ils tiennent la dragée haute à une direction qui demeure, pour le moment, intransigeante. La presse et la radio font écho à leur grève. Des militants de l'Union locale CGT de Dunkerque viennent discuter et apporter leur soutien. La solidarité et la fraternité créent une chaude ambiance au piquet de grève.

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