Le plan Michelin à Bourges : Saint-Doulchard18/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1994.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Le plan Michelin à Bourges : Saint-Doulchard

Les répercussions du plan de restructuration de Michelin ne se sont pas fait attendre. Le 10 octobre, à l'usine de Saint-Doulchard, près de Bourges, la direction en réunion de CE extraordinaire (Comité d'établissement) a annoncé la suppression d'au moins 365 emplois sur les 815 existants, la fermeture de l'atelier de fabrication des pneus camionnette et des activités qui s'y rattachent. Ainsi nous ne serions plus que 450 salariés en décembre 2008.

Pour cela, le direction prévoit une centaine de départs en retraite et préretraite, 140 mutations, et une centaine d'entre nous, qu'elle choisirait parmi les plus âgés, seraient prêtés ou loués à des associations ou des collectivités locales; c'est ce qu'elle appelle «externaliser» les emplois.

Voilà comment la direction compte se débarrasser de nous!

Et il faut ajouter les travailleurs de toutes les entreprises de sous-traitance qui seront eux aussi touchés. Pour un emploi Michelin supprimé, c'est deux, voire trois emplois de ces entreprises sous-traitantes qui pourraient être supprimés.

Participer à la destruction économique de toute une région dans le seul but de faire augmenter de 30% et plus en trois ans les profits d'une poignée d'actionnaires, voilà à quoi se prépare Michelin.

Parallèlement, la direction annonce qu'elle va sauver ce qui reste, en créant à Bourges «un pôle de référence mondiale» du pneu avion neuf radial et du pneu avion rechapé.

Pour cela, elle commencerait par ramener la production des pneus avion rechapés de Cuneo en Italie vers Bourges, en fermant un atelier de 30 salariés à Cuneo. Pour soi-disant «sauver des emplois», Michelin commence par licencier!

Le jour même de l'annonce des suppressions d'emplois, le directeur de Saint-Doulchard est venu présenter son «projet d'avenir» à chaque équipe; grande mise en scène où il a parlé de «pérenniser l'usine pour plusieurs décennies», promettant «d'inonder» le marché mondial de pneus avion fabriqués à Saint-Doulchard. Ce fut un bide complet. Même sa maîtrise n'a pas applaudi.

Dans les ateliers, c'était évidemment l'inquiétude qui s'exprimait. Que se passera-t-il si nous refusons, si la direction n'a pas son compte? Serons-nous licenciés? Comment faire confiance aux discours de la direction, alors qu'à Clermont-Ferrand les patrons ne s'engagent sur aucune des promesses de la direction de Bourges? Même l'encadrement est sceptique. C'est dire!

Le syndicat CGT à Saint-Doulchard a appelé jeudi 12 octobre à un débrayage de deux heures en fin de poste pour les trois équipes. Nous avons été une centaine à débrayer. Cela a été l'occasion de discuter entre nous des réponses nécessaires et aussi de montrer que nous n'avons pas dit notre dernier mot.

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