Journée du refus de la misère : Les profits en hausse, la pauvreté aussi18/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1994.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Journée du refus de la misère : Les profits en hausse, la pauvreté aussi

Cela fait plus de vingt ans qu'a été instituée une Journée de refus de la misère. Cette année encore, les associations caritatives ont tiré la sonnette d'alarme, les pouvoirs publics y sont allés de leurs bonnes paroles, et le sujet sera oublié jusqu'à l'an prochain.

Pourtant, en vingt ans, la situation a au mieux stagné ou, plus fréquemment, s'est détériorée. Au niveau mondial, selon les chiffres d'Action mondiale contre la pauvreté, 24000 personnes meurent de faim chaque jour et un milliard n'ont toujours pas accès à l'eau potable. Les membres du G8, les pays les plus riches de la planète, qui avaient promis en 1970 de consacrer à l'aide au développement 0,7% de leur PIB, n'ont pas respecté leur promesse, à commencer par l'État français qui le promet pour... 2012!

En France même, selon l'Institut de recherches économiques et sociales, «la condition salariale est inférieure à celle qui prévalait dans les années 1960 et la détérioration a été amorcée à partir du milieu des années 1980».

En 2005, le nombre d'allocataires de minima sociaux a augmenté de 2,9%, pour atteindre 3.5 millions. Les chômeurs qui disparaissent des statistiques, régulièrement «toilettées» pour faire croire que la situation s'améliore, se retrouvent en fait dans les statistiques du RMI aux côtés d'autres travailleurs, jeunes ou moins jeunes, bénéficiaires d'allocations de survie de toutes sortes, comme l'allocation de solidarité ou le minimum vieillesse. Dans un pays développé comme la France, sept millions de personnes sont des travailleurs pauvres, touchant moins de 722 euros par mois. L'augmentation considérable des emplois précaires, intérim ou CDD, à temps partiel, ne permet plus à des millions de travailleurs et à leur famille de vivre correctement, en particulier de se loger, puisqu'un tiers environ des SDF sont des salariés.

Le gouvernement nous raconte tous les jours que tout va bien; pour les parasites qui vivent des richesses produites par d'autres, sans aucun doute: d'ailleurs leurs profits augmentent avec l'augmentation des bas salaires et du chômage; quant aux travailleurs, cela ne pourra aller mieux qu'à condition de faire reculer l'avidité des premiers.

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