Le Congrès américain vient de voter la construction d'un mur de 1200 km sur les 3200 que compte la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Il viendra s'ajouter à tous les obstacles déjà dressés sur cette frontière pour empêcher les migrants de la franchir.

Dans le même temps, de l'autre côté de l'Atlantique, en Europe, à défaut d'élever des digues, les ministres de l'Intérieur des huit pays méditerranéens de l'Union européenne se sont réunis pour définir un "modèle de gestion de l'immigration aux frontières maritimes sud" qui envisage un réseau de patrouilles côtières agissant "au plus près des côtes africaines".

Une des préoccupations essentielles des gouvernants occidentaux est aujourd'hui de se protéger de la misère et des pauvres qui la fuient. Mais ils auront beau mettre en place des obstacles de plus en plus coûteux et de plus perfectionnés, ils n'y parviendront pas. Leurs mesures seront aussi peu efficaces que tous les dispositifs qui existent déjà. D'ailleurs, Sarkozy parti jouer les vedettes sur ce thème le reconnaît lui-même.

Que des hommes et des femmes en soient réduits à devoir risquer leur vie pour espérer un mieux-être et aussi pouvoir nourrir leur famille restée au pays; qu'ils soient prêts à tenter et retenter des passages de frontières dangereux, en dit long sur l'inhumanité de notre monde.

Ces mouvements de populations qui ont pour cause l'injustice, les guerres et la faim dureront aussi longtemps que ces maux frapperont les peuples des pays pauvres, aussi longtemps que régneront l'oppression et la misère engendrées par cette société d'exploitation qui dirige vers les classes possédantes d'un petit nombre de pays l'essentiel des richesses, et qui veut laisser les peuples de l'autre côté de la mer.