Sécurité sociale : Les mauvais coups du gouvernement.11/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1993.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : Les mauvais coups du gouvernement.

Dans toutes les branches de la Sécurité sociale, des conventions d'objectifs et de gestion ont été signées entre l'État et les caisses nationales. Elles imposent des économies de fonctionnement draconiennes dans tous les organismes: 900 postes à supprimer dans les Caisses d'allocations familiales, 4500 dans les Caisses primaires d'assurance maladie, 600 pour l'Urssaf. Pour ce faire, des réorganisations, fermetures, fusions, mutualisations d'organismes entiers ou de services sont envisagées un peu partout.

Depuis plus d'un an, dans la région Nord-Pas-de-Calais, des grèves et manifestations du personnel, soutenues par les syndicats, ont permis de geler le projet, qui visait notamment à ramener de dix à deux le nombre de caisses d'allocations familiales de la région, et à fermer un bon nombre de centres des caisses primaires.

La fédération CGT avait proposé aux autres fédérations une assemblée de militants de toute la France pour faire le point sur les projets du ministère. Seule FO a répondu présent. Une assemblée de militants CGT et FO de tous les organismes de Sécurité sociale de France vient donc d'avoir lieu, rassemblant 750 participants.

Les interventions ont été nombreuses. Cela a permis de voir que les projets de regroupements, de fusions sont déjà engagés dans certains organismes. Les Urssaf de Beauvais et Creil ont déjà fusionné. Celle de Reims est mutualisée avec Charleville-Mézières depuis deux ans (10% de l'effectif n'a pas été remplacé). Pour la CPAM de Béziers, la mutualisation est envisagée avec Carcassonne et Perpignan. Le service de la paie est installé à Marseille. Il y a regroupement de la CAF d'Arras avec celle de Calais. Cette dernière gère 97000 allocataires, dont 13000 érémistes; et la CAF d'Arras a également une forte population de érémistes.

Les organismes se débarrassent de certaines activités qu'ils cèdent à des entreprises privées. Par exemple, à la CAF du Puy, le service de réception, tri et mise sous forme électronique du courrier est confié à une entreprise d'insertion installée dans les locaux de la Caisse. À la Caisse primaire de Vannes, des postes d'agents itinérants sont supprimés mais, pour ne pas laisser les assurés sociaux trop isolés, la direction développe le "maillage territorial", c'est-à-dire un réseau de volontaires bénévoles en partenariat avec l'Association des maires du Morbihan, pour exercer en tant que correspondants de l'Assurance maladie. Leurs adresses et numéros de téléphone sont publiés dans la presse régionale.

Comme on le voit, des économies de personnel sont réalisées au détriment du service rendu aux usagers. Quant aux employés, certains verront leur poste transféré dans une autre ville. Les employés qui ne voudront pas changer d'organisme, pour cause d'éloignement de leur domicile, pourront suivre une autre formation, et si celle-ci échoue, le licenciement sera possible.

La devise du gouvernement: réformer, réformer... sur le dos des employés et des allocataires.

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