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- Lutte ouvrière n°1993
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Leur société
Santé : Encore des économies sur le dos des plus démunis.
À Paris, à partir du lundi 16 octobre, ceux qui, à la pharmacie, refuseront les médicaments génériques, ne pourront plus bénéficier du tiers payant. Ils devront faire l'avance de la totalité des frais de leur ordonnance.
Dans le cadre des mesures prises par le gouvernement pour que la Caisse d'assurance maladie fasse des économies - sur le dos des patients - , un taux de remplacement des médicaments de marque par leurs génériques a été fixé à l'échelle nationale. Sauf que, à Paris, cet objectif de substitution n'est pas atteint. Alors, les syndicats de pharmaciens et la Caisse primaire d'assurance maladie de Paris ont signé un accord au terme duquel ceux qui n'accepteront pas les génériques se verront refuser le tiers payant. Et le secrétaire général de l'Union des pharmaciens de la région parisienne de se féliciter: "Nous avons réussi à montrer à la CPAM que le faible taux de substitution parisien ne relevait pas forcément d'une mauvaise volonté des pharmaciens mais que ces derniers étaient aussi confrontés à une réticence de la population à l'égard des génériques." Mais de qui parle-t-il?
Si les médicaments génériques ont exactement les mêmes effets que le médicament de marque avec, en plus, le bénéfice d'un moindre prix, il est des cas ou les excipients des génériques, l'enrobage par exemple, peuvent provoquer des allergies. Et puis il y a aussi les personnes âgées, habituées depuis des années à un nom de médicament, à la forme et à la couleur de la boîte ainsi qu'à celle des comprimés. Quand elles ne veulent pas des génériques, c'est qu'elles ne peuvent pas s'y retrouver. Désormais, il leur faudra payer, au sens propre et au figuré, pour cette difficulté. Quant à celles qui ne pourront pas faire l'avance d'ordonnances dont le total s'élève souvent à plus de cent euros, ni la Caisse d'assurance maladie ni le représentant des pharmaciens ne disent ce qui se passera.
Il y aurait une autre façon de faire baisser les dépenses de santé, il suffirait de fixer le prix du médicament de marque au niveau de celui de ses génériques qui arrivent sur le marché après une protection de dix ans pour le premier. Les défenseurs de la sacro-sainte liberté du commerce préfèrent faire payer les plus démunis.