Pour les clients du "Champion" d'Orléans-la-Source, une caissière c'est sacré!11/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1993.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pour les clients du "Champion" d'Orléans-la-Source, une caissière c'est sacré!

Pas de chance pour le magasin Champion d'Orléans La Source. Le dimanche 8 octobre, c'était la fête annuelle du comité des fêtes et des associations au pied de l'immeuble des Chèques postaux et des HLM entourant le magasin.

Babeth, la caissière licenciée en cinq minutes pour avoir fait crédit à des clients désargentés par un nouveau gérant arrivé en juillet, et son comité de soutien ont continué à faire signer la pétition aux habitants du quartier. Toute la journée ce fut un véritable défilé de gens venant lui témoigner leur soutien et leur affection. Le comité distribuait un tract retraçant la rencontre avec la direction régionale de Champion basée près de Bourges (Cher).

La direction avait accepté un rendez-vous avec deux membres du comité à quelques kilomètres de la Source, ne voulant pas venir dans le quartier. Elle a déclaré que Babeth n'était pas accusée de vol (alors que, localement, c'est ce qu'a déclaré le gérant) mais de "dysfonctionnement de caisse pour des crédits".

Suite à un nouveau reportage de France 3 lundi 9 octobre, le DRH a confirmé qu'elle était licenciée, "qu'elle n'avait qu'à faire des dons sur son argent, que c'était intolérable de supporter cela dans une entreprise".

Si c'était des dons que Babeth avait faits, cela ne heurterait personne, mais en plus c'est encore une forme de mensonge de la part du DRH puisque tous les gens venaient payer leur facture.

Tout le monde le dit: "Champion c'est Carrefour, c'est honteux, inadmissible." Les propos de la direction ne font qu'attiser l'indignation des habitants.

Babeth continue à déclarer à tous les gens du quartier qui s'inquiètent de son avenir qu'elle ira jusqu'au bout. Elle entame bien sûr une procédure aux Prud'hommes avec son avocate. Mais surtout elle déclare à tous les journaux et télévisions qui défilent dans le quartier, "qu'elle est une battante, qu'elle est fière d'avoir aidé des gens qui n'ont que les Assedic ou le RMI pour vivre, et ce depuis seize ans, même si cela lui a coûté sa place".

Il apparaît aussi évident que de plus en plus de gens désertent Champion, certains s'organisant pour aller faire leurs courses dans d'autres magasins.

Comme le dit Babeth: "Le soutien des habitants de toutes couleurs et origines, des associations, des commerçants, des militants me fait chaud au coeur, on va continuer." La solidarité pourra de nouveau s'exprimer lors d'un rassemblement prévu dans les jours qui viennent.

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