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- Lutte ouvrière n°1993
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Dans les entreprises
Papeteries de la Couronne : Licenciements et augmentation des horaires.
Aux Papeteries de La Couronne, une usine qui emploie 566 salariés et fabrique des enveloppes, mercredi 27 septembre, lors d'une réunion du Comité central d'entreprise, le PDG a annoncé 129 suppressions d'emplois, auxquelles s'ajoutent trois autres dans une autre usine de l'Aisne. En plus, la direction programme la hausse du temps de travail hebdomadaire de 35 heures à 38 heures et la suppression de certaines primes. Le tout est accompagné d'un chantage: ou bien le plan social passe, et il y aura des investissements, ou bien les jours du site sont comptés.
La direction justifie ces mesures en disant que l'entreprise a des problèmes financiers, qu'il y a "des surcapacités, en Europe, de l'industrie de l'enveloppe". Cela est invérifiable et hors de tout contrôle: l'entreprise ne satisfait même pas à l'obligation légale de déposer son bilan au greffe du tribunal de commerce depuis 2003, sous prétexte de se protéger de la concurrence...
Les travailleurs de l'usine ne s'attendaient à rien de bon, mais ils ont été abasourdis par l'ampleur et la brutalité de ces attaques. Dans les ateliers, certaines réactions ont été vives, mais le plus grand nombre est sous le choc.
Le Conseil général ( dirigé par le PS) ainsi que les deux communes ouvrières où sont implantées les usines ont accordé beaucoup d'aides aux Papeteries. Le président du Conseil général a réagis en disant qu'il avait été "foudroyé par cette annonce coup de tonnerre" et que l'aide du département n'était pas épuisée! L'un des maires regrettait que l'on soit "loin des assurances qui avaient été données aux collectivités et à l'État quand ils avaient mis la main au porte-feuille pour soutenir l'entreprise et l'emploi". Mais le lendemain, après avoir rencontré le PDG, ils étaient tout de même contents, affirmant avoir trouvé "un homme franc, responsable et transparent"!
Mardi 3 octobre devait avoir lieu une nouvelle réunion du Comité d'entreprise.
En 1991 et 1993 quand la direction des Papeteries avait décidé de supprimer successivement 148 puis 206 emplois, les ouvriers des Papeteries avaient été prompts à descendre dans la rue et à faire connaître leur colère... Ce serait bien le moins aujourd'hui.