La Faïencerie de Vitry-le-François (Marne) : Second plan de licenciements.11/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1993.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Faïencerie de Vitry-le-François (Marne) : Second plan de licenciements.

Jeudi 5 octobre, le tribunal de commerce a validé le plan de reprise de la Faïencerie de Vitry-le-François (Sarreguemines Bâtiment) par le groupe Lecico, avec à la clé de nouveaux licenciements. Sur les 240 emplois que compte encore l'usine, 97 sont supprimés. Il s'agit du deuxième plan de licenciements en moins de trois ans.

Jusqu'en 2001, il y avait là plus de 400 salariés, qui fabriquaient des sanitaires. Les bénéfices allaient dans le giron du groupe FSDV, appartenant à la famille Fénal. En décembre de cette année-là, sans qu'il y ait de baisse particulière d'activité, les actionnaires décidaient de déclarer l'usine en faillite. Quatre-vingts emplois étaient supprimés, mais la famille Fénal était satisfaite. Ayant choisi son successeur, elle avait la garantie de continuer à encaisser loyers, redevance de marque, etc.

Pendant trois ans, il n'y a pas eu d'investissements, pas même celui prévu dans le plan de continuation. Les rares machines un peu récentes ont été déménagées, sans que personne ne sache où. Les nouvelles unités ont été progressivement abandonnées, le personnel étant muté dans les bâtiments qui datent de plus d'un siècle.

Mais les pièces produites ont bien entendu continué à être vendues, et même plus cher que prévu. Quant au déficit, prétexte aux licenciements, il ne représente que le quart des "frais de structure", un des prélèvements effectués chaque année par la famille Fénal. Autant dire que rien ne justifie ces 90 nouveaux licenciements.

Chaque ouvrier est aujourd'hui convoqué pour savoir s'il fait partie de la liste. Pour certains, âgés de 56 ans, il y aura un plan FNE. Parmi ceux-là, malgré la baisse de revenus, personne ne regrettera l'usine. D'autres, souvent des jeunes, ont aussi souhaité être licenciés, espérant retrouver du travail dans d'autres usines de la région. Et puis, il y a tous ceux qui viennent d'apprendre qu'ils sont sur la liste et qui, déjà usés par le travail, craignent de ne pas en retrouver d'autre.

Les primes de licenciement s'échelonnent entre trois, six ou sept mois de salaires pour ceux qui ont plus de trente ans d'ancienneté. Elles ne permettront pas de tenir bien longtemps aux travailleurs ainsi mis à la porte de façon scandaleuse.

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