"Ambition réussite" et esbroufe.11/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1993.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

"Ambition réussite" et esbroufe.

La réforme "ambition réussite", qui était censée apporter plus de moyens au service des établissements où les élèves sont le plus en difficulté, avait déjà le défaut de se faire "à moyens constants", c'est-à-dire en prenant des moyens à d'autres établissements, sans créer de postes supplémentaires.

À l'usage, elle présente, en plus, le gros défaut de ne pas répondre aux besoins des établissements qu'elle prétend aider.

Il était question d'envoyer dans ces 249 collèges mille professeurs expérimentés pour aider les enseignants débutants, aider les élèves en difficulté et aussi favoriser le travail commun entre le collège et les écoles. Les candidats pour ces postes devaient avoir plus de quatre ans d'ancienneté, être volontaires et agir en fonction des besoins locaux définis en concertation avec les équipes d'enseignants.

Dans les faits, la plus grande partie de ces postes sont pourvus par des enseignants débutants ou peu expérimentés contraints par l'administration de les prendre: seuls 25% de ces postes ont été pourvus en septembre par des candidatures spontanées d'enseignants volontaires. Le travail quotidien de ces "professeurs référents" est souvent défini sans concertation avec les professeurs en poste et fort peu en relation avec les besoins réels des élèves. Dans certains cas, les enseignants qui quittent leur poste pour être "référent" sont remplacés dans leur classe par des professeurs précaires, faute que des postes d'enseignants en nombre suffisant soient créés.

Tout ceci est, en fait, une vaste opération d'esbroufe pédagogique, pour faire semblant d'agir. Cette réforme s'est mise en place dans la précipitation, dans un contexte d'économies budgétaires et sans y avoir mis ni le temps, ni les moyens nécessaires pour la rendre véritablement utile aux élèves.

En clair, déshabiller Pierre sans même habiller Paul, voilà la politique du ministère, sur le dos des élèves de milieu populaire.

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