Abus à la Sécurité sociale : Amateurs et professionnels.11/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1993.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Abus à la Sécurité sociale : Amateurs et professionnels.

La presse vient de révéler que des médicaments remboursés par la Sécurité sociale étaient revendus en Asie par des trafiquants. L'escroquerie porterait sur 20 millions d'euros. Le ministre de la Santé parle de sanctions. Mais il a commencé par dire qu'il fallait récupérer 45 millions d'euros sur ce qu'il nomme les "abus" d'arrêts de travail et de congés en longue maladie ou en longue durée.

Dans le même temps, les médias ont complaisamment rendu compte du livre d'un certain Thierry F. qui se targue d'avoir vécu aux crochets de la société pendant vingt-quatre ans, tout en étant propriétaire de son logement et en roulant en Alfa Romeo. Les ministres multiplient les déclarations sur les fraudes à la carte Vitale, les escroqueries aux allocations familiales, la nécessité de contrôler les allocataires du RMI, les chômeurs, etc. Des émissions de télévision racontent même comment des petites gens en "arnaquent" d'autres.

Tout est fait ainsi pour développer dans la population l'idée que les pauvres sont malhonnêtes, et plus particulièrement que ceux qui touchent une allocation volent ceux qui cotisent. Pourtant chacun d'entre nous passe plusieurs fois d'une catégorie à une autre: lorsqu'on est malade, pendant une période de chômage ou, tout simplement, en arrivant à l'âge de la retraite. Mais cela ne gêne en rien les ministres ni les journalistes intéressés.

Outre le fait de vendre du papier et de flatter les préjugés des électeurs de droite, cette véritable campagne vise aussi à dédouaner les vrais escrocs.

Car il n'y aurait pas de gens qui se "débrouillent" au chômage ou avec le RMI s'il n'y avait pas ces vagues permanentes de licenciements, ces régions entières où il n'y plus ni emploi ni espoir, cette pauvreté grandissante.

Il n'y aurait pas de "trou" dans les caisses de la Sécurité sociale si il n'y avait pas ces patrons qui ne payent pas leurs cotisations ou qui en sont exonérés.

Il n'y aurait pas de fraude à la carte Vitale, ni de fausse attribution de CMU si la santé publique était gratuite.

Il n'y aurait pas toutes ces petites combines minables si la société n'était pas dirigée par et organisée pour les grands capitalistes qui, eux, non seulement vivent réellement en parasites, mais même détruisent la société. Mais nulle campagne de presse ne sera menée contre eux, car la presse, comme le reste, leur appartient.

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