Yoplait : Licenciements et fermeture d’usine pour plus de profits.04/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1992.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Yoplait : Licenciements et fermeture d’usine pour plus de profits.

Lundi 2 octobre, 150 salariés de Yoplait ont envahi le siège social de l'entreprise à Boulogne Billancourt (Hauts-de-Seine) pour protester contre les 220 licenciements prévus et la fermeture totale de l'usine de Ressons-sur-Matz dans l'Oise. Une catastrophe pour cette région déjà touchée par d'autres fermetures d'usines.

Les salariés connaissent la nouvelle depuis juin dernier. Mais fin septembre, ils ont appris que le tribunal de Nanterre autorisait la mise en oeuvre de ce qu'on appelle un «plan de sauvegarde de l'emploi». Mais il n'y aura évidemment aucune «sauvegarde de l'emploi» car le tribunal entérine en fait la décision de la direction de Yoplait. D'après le délégué central CGT de Yoplait, Thierry Renaudin, lors des audiences au tribunal de Nanterre, l'avocat de la direction a clairement annoncé qu'il n'y aurait aucun reclassement pour les salariés licenciés et qu'il y aurait donc 220 licenciements secs.

Cette multinationale qui est détenue pour une moitié par le groupe coopératif laitier Sodiaal, pour l'autre moitié par le fonds d'investissement PAI Partners, ne connaît pourtant pas de difficultés financières, contrairement aux mensonges relayés par la presse. Le journal Le Monde daté du 3 octobre concluait un article consacré à Yoplait en affirmant que cette société «connaît des difficultés financières depuis plusieurs années.» Depuis plusieurs années? Il y a plus de dix ans, en 1993, lorsque la direction de Yoplait décidait de fermer l'usine d'Ivry, les 136 salariés licenciés s'étaient insurgés car l'entreprise avait réalisé quelque temps auparavant 11 millions de francs de bénéfices, soit 1,6 million d'euros. Six ans plus tard, le groupe Sodiaal fermait l'établissement d'Amiens pourtant bénéficiaire. Cette décision était condamnée par le conseil des prud'hommes quelques mois plus tard car le plan ne reposait sur aucun motif économique.

L'entreprise à la petite fleur est aujourd'hui toujours le numéro deux mondial de l'industrie des yaourts et des produits laitiers avec un chiffre d'affaires proche des 3 milliards d'euros.

La direction, elle-même, lorsqu'elle a annoncé la fermeture de l'usine de Ressons-sur-Matz, n'a même pas cherché à invoquer de prétendues difficultés. Elle a déclaré qu'elle pourrait réaliser l'ensemble de la production sans la moindre embauche en demandant aux salariés des autres usines de travailler 25% de plus. Les choses sont par conséquent claires: il s'agit pour le patron d'augmenter sa marge bénéficiaire en économisant le salaire de 220 travailleurs.

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