Tulle (Corrèze) : Échec à l’expulsion d’une famille sans papiers.04/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1992.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tulle (Corrèze) : Échec à l’expulsion d’une famille sans papiers.

Grâce à la mobilisation des parents d'élèves, des enseignants et d'une partie de la population de Tulle et de la Corrèze autour du Réseau éducation sans frontières, la préfecture de Tulle, qui depuis la rentrée traque et expulse notamment des demandeurs d'asile politique, a été mise en échec.

Le 25 septembre, après le rejet de la demande d'asile de la famille Arakélov, des Arméniens qui courent de gros risques en retournant en Russie où ils sont accusés d'avoir hébergé des combattants tchéchènes, la mère a été contrainte, sous escorte policière, d'aller chercher sa fille de 4 ans à l'école maternelle. Toute la famille a été embarquée dans un fourgon et acheminée au centre de rétention de Toulouse, d'où elle devait être expulsée en Allemagne et de là en Russie, puisque l'asile politique leur a été également refusé outre-Rhin. Le Réseau éducation sans frontières a organisé recours juridiques, pétitions, rassemblement, interpellations des élus (dont François Hollande). L'épisode de l'école maternelle avait profondément révolté les parents d'élèves et la population de Tulle. Le commandant de bord de l'avion où la famille devait prendre place a refusé de l'embarquer. Finalement, devant la réprobation générale, la préfecture de la Corrèze a fini par accepter leur retour à Tulle avec un titre de séjour d'un mois. Autant dire que leur situation est encore plus que précaire.

En 2005, la préfecture de Tulle a expulsé dans des conditions similaires une famille albanaise, en direction de la Norvège, en s'appuyant, tout comme pour la famille Arakélov, sur le soi-disant «droit européen» et en assurant que leur dossier de demande d'asile serait ouvert là-bas. En fait, dès son arrivée en Norvège, la famille a été embarquée dans un avion pour Tirana, où le père a été aussitôt emprisonné. Ayant réussi à sortir de prison, il vit aujourd'hui clandestinement en Albanie.

C'est aussi le sort qui attend Achille Tchidje Mazouo, un jeune Camerounais de 19 ans, élève en deuxième année de BTS au lycée Cabanis de Brive. Sa demande d'asile politique a été également rejetée et il est menacé d'expulsion dans son pays d'origine, qu'il a fui après avoir été arrêté pour son action en faveur des droits de l'homme.

La mobilisation doit continuer, car c'est le seul moyen de faire reculer le préfet.

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