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- Lutte ouvrière n°1992
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Dans les entreprises
Taïs Véolia – Villetaneuse (Seine-Saint-denis) : ! une grève qui a fait reculer le patron.
Quatre jours de grève unanime ont permis aux soixante-dix chauffeurs-mécaniciens d'obtenir 1,5% d'augmentation générale de salaires ainsi qu'une augmentation de coefficient qui représente environ 50 ou 100 euros de plus sur le salaire mensuel, selon leur ancienneté.
Taïs est une filiale de Véolia (ex-Vivendi) qui réalise la collecte de déchets industriels ou hospitaliers. Les grévistes ont occupé le dépôt de camions de Villetaneuse pendant les quatre jours de la grève et ont été rejoints pendant deux jours par les chauffeurs de deux autres centres de la région parisienne, celui de Saint-Ouen-L'Aumône et celui de Carrière-sur-Seine. Eux aussi auront les mêmes augmentations.
Un seul jour de grève sera payé mais les trois autres pourront être rattrapés.
Les bas salaires étaient en effet un sujet de mécontentement général parmi les travailleurs. Tout le monde se trouvant au coefficient minimum des grilles de la convention, soit par exemple 1300 euros malgré des années d'ancienneté.
C'est l'annonce, en juillet, du projet d'installation de GPS dans les camions pour les surveiller qui a décidé les chauffeurs. La direction avait promis de les consulter, mais au retour des vacances, les camions en étaient déjà équipés! Une assemblée regroupant tous les chauffeurs décidait, en septembre, le principe d'une grève pour refuser ce mouchard et pour les salaires. Il fut décidé à l'unanimité de commencer le mardi 19 septembre. Pour la plupart il s'agissait de leur première grève. Tous se sont retrouvés au dépôt et l'ont occupé. Les délégués CGT qui avaient proposé la grève furent suivis par les autres syndicats du site (FO et CFTC). L'union locale CGT et la mairie PCF de Villetaneuse ont soutenu et aidé les grévistes.
La direction fut surprise. Elle essaya de faire déclarer la grève illégale par le tribunal, mais n'y réussit pas, le juge demandant seulement de libérer l'accès et de laisser les non grévistes travailler... ce qui fut fait, aucun chauffeur ne voulait travailler. Le juge exigea aussi du patron que des négociations commencent.
Pendant ce temps l'occupation s'organisait. Des assemblées se tenaient tous les jours et décidaient de la grève et de son organisation. L'assemblée a aussi élu ses représentants pour participer aux négociations avec les délégués syndicaux.
La détermination des travailleurs et le fait de décider de tout devant l'ensemble des grévistes leur ont permis de gagner une première manche contre le patron et d'acquérir une expérience pour les prochains combats à mener.