Renault – Flins (Yvelines) : Débrayages contre l’arrogance de la direction.04/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1992.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Flins (Yvelines) : Débrayages contre l’arrogance de la direction.

Carlos Ghosn, le PDG de Renault, déclarait récemment: «Notre objectif n'est pas la conquête de parts de marché, mais de satisfaire le client avec des voitures attractives et compétitives.» Pour Ghosn, mieux vaut vendre moins, mais augmenter la marge, en faisant si possible payer un peu plus le client, et surtout en baissant les coûts de production, c'est-à-dire en ayant des travailleurs toujours moins nombreux, obligés de produire toujours plus.

À l'usine de Flins, cette politique commence à peser de plus en plus, en particulier sur les ouvriers de production, dont un tiers sont intérimaires. Deux mouvements de ras-le-bol, dans deux secteurs différents, viennent d'en être l'illustration.

Au CDPR, «il y en a marre de Barbara... stressante»

Au CDPR, le centre des pièces de rechange, un premier débrayage avait rassemblé, le 19 septembre, une trentaine de travailleurs. Un délégué du secteur étant convoqué à un entretien en vue d'une sanction, ils voulaient montrer leur solidarité, mais aussi leur désapprobation face à la pression permanente que la maîtrise, le chef d'atelier et la chef du personnel (une certaine Barbara) en tête, exercent dans l'atelier. La direction n'ayant toujours pas changé d'attitude, le matin du 27 septembre, 110 travailleurs, de façon majoritaire, cessaient le travail. L'équipe d'après-midi prit la suite.

Pour payer, la direction n'est pas... «Douai»

Au Montage, ce sont les travailleurs de Renault Douai, en déplacement de longue durée à Flins, qui ont eux aussi débrayé, le 27 septembre, à plusieurs dizaines. La direction de Douai, qui leur avait avancé 1000 euros pour leurs frais de déplacement et de séjour, les a brutalement récupérés sur la paie de septembre. De ce fait, certains salaires sont tombés à 600 ou même à 350 euros. Et comme, en même temps, la direction de Flins annonçait des journées non travaillées (JNT) pour octobre et pour plus tard, les travailleurs de Douai allaient perdre plus de la moitié des sommes prévues, leur direction considérant que, s'il n'y avait pas de travail, il n'y avait pas lieu de les indemniser, alors qu'elle s'était pourtant engagée à rembourser les frais 27 jours par mois.

Le mécontentement accumulé a provoqué le débrayage. Plusieurs dizaines de travailleurs de Douai, au Montage et ailleurs dans l'usine, ont exigé le paiement des indemnités prévues.

Une bonne partie des frais de déplacements, de l'ordre de 1400 ou 1500 euros, devrait prochainement leur être versée, ce qui ne suffit pas à calmer le mécontentement que le mépris des grands chefs n'a fait qu'attiser.

Les travailleurs venus de Douai n'ont pas confiance dans ces bonnes paroles. La preuve: dans l'équipe inverse, certains d'entre eux ont aussi débrayé, lundi 2 octobre, rejoints par des intérimaires et des ouvriers de Flins, afin de maintenir la pression et de protester également contre l'amputation des 1000 euros sur la dernière paie.

L'entêtement de la direction n'a pas fini de provoquer des réactions.

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