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- Lutte ouvrière n°1992
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Nos lecteurs écrivent : La police contre les résidents.
Je suis résident au foyer Sonacotra situé 15, boulevard de la Commanderie (Paris 19e), qui est habité en grande majorité par des travailleurs africains. Il y a actuellement 303 locataires «officiels», dont beaucoup hébergent une ou deux personnes en plus, ce qui fait 700 habitants en tout. La Sonacotra veut rénover le foyer. Au fur et à mesure de la rénovation, les chambres en travaux ne pourront pas être occupées. Les locataires officiels seront logés provisoirement dans les salles communes du foyer, transformées en dortoirs: salle de réunion, salle d'animation, mosquée. Pendant quatre ans, ils ne pourront donc disposer ni de ces salles communes, ni des cuisines collectives. D'autre part, rien n'est prévu pour les habitants «surnuméraires», qui risquent d'être expulsés.
Dans un premier temps, la Sonacotra et la Mairie de Paris avaient reconnu 180 habitants «surnuméraires» et elles disaient rechercher une solution de relogement pour eux. Elles avaient aussi promis de trouver une nouvelle salle pour la prière. Mais à la fin du mois d'août elles ont annulé leurs promesses.
Le lundi 18 septembre au matin, au moment où la directrice départementale de la Sonacotra, un représentant de la Mairie de Paris et des représentants du comité de résidents se réunissaient, des résidents s'étaient regroupés pour protester contre l'annulation de ces promesses.
Tout à coup, la police du 19e arrondissement est arrivée et a matraqué une dizaine de résidents. Justifiant l'intervention de la police, la directrice départementale de la Sonacotra a alors déclaré: «Nous sommes chez nous, c'est notre terrain, et on fait ce qu'on veut.»
Ce manque de respect et cette brutalité de la police ont beaucoup choqué.
Ce n'est pas parce que nous sommes des immigrés que les droits de l'homme ne doivent pas s'appliquer.