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- Lutte ouvrière n°1992
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Magasin Champion – Orléans La Source : Le licenciement d’une caissière provoque l’indignation.
«Soutien à Babeth», c'est le nom que s'est donné le comité de soutien à une caissière du magasin Champion, situé dans le centre commercial de la Bolière, dans le quartier de La Source à Orléans. Cette employée, licenciée à son retour de vacances, travaillait dans ce magasin depuis son ouverture en 1980. Elle est très connue des habitants du quartier, notamment des employées des Chèques Postaux, le centre étant tout proche de la Bolière.
Un nouveau gérant est arrivé au mois d'août et, à son retour de vacances mi-septembre, Babeth fut convoquée. Au bout de cinq minutes d'entretien, elle fut mise à la porte. Sa lettre de licenciement l'accuse de faute grave et ne prévoit le versement d'aucune indemnité.
Comme elle le faisait depuis des années, elle avait en partant laissé dans le coffre du magasin les notes des clients du quartier ayant du mal à joindre les deux bouts, et qui payaient lorsqu'ils avaient touché leur RMI ou leurs assedic. Cela ne portait pas sur de grosses sommes et n'avait jamais posé de problème au niveau des remboursements. Mais qu'une caissière fasse crédit aux gens pauvres, voilà ce que le nouveau gérant ne peut accepter. Ce monsieur affirme également que de l'argent liquide aurait disparu du coffre et accuse la caissière de l'avoir volé, alors que d'autres personnes ont accès au coffre.
Une première pétition a circulé, à l'initiative d'une commerçante, soutenue par la majorité des commerçants du centre commercial. Une autre, prise à l'initiative des habitants, rencontre également un franc succès dans le quartier et aux Chèques Postaux.
Dimanche 1eroctobre, le comité de soutien s'est retrouvé devant le magasin. Tous ceux qui arrivaient étaient suffoqués d'apprendre le licenciement de Babeth par celui que beaucoup désignent déjà avec rejet comme un «jeune cadre dynamique». D'autant que les clients ont depuis longtemps pu constater que la caissière ne ménageait pas ses heures -jusqu'à 60 heures par semaine- pour faire tourner le magasin, tout en étant disponible et souriante. Un journaliste de la télévision régionale, qui fait lui aussi régulièrement ses courses chez Champion, a fait un reportage qui a été diffusé dès le lendemain.
Depuis, les messages de soutien affluent et le comité a décidé d'amplifier la mobilisation. Quant à la caissière, forte de ces témoignages de sympathie, elle ne veut pas en rester là.