Les expulsés de Cachan continuent leur lutte. Sarkozy doit reculer.04/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1992.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les expulsés de Cachan continuent leur lutte. Sarkozy doit reculer.

En plein mois d'août, Sarkozy expulsait d'une résidence universitaire de Cachan ceux que l'on appelle les «1000 de Cachan», qui occupaient ces locaux vides depuis trois ans.

En situation régulière pour les uns ou irrégulière pour les autres, salariés ou sans travail, parents d'enfants scolarisés ou non, ces familles surmontaient les nombreuses difficultés liées à la précarité de leur situation et à l'insuffisance de leurs ressources parce qu'elles organisaient collectivement la vie du squat.

L'expulsion décidée par Sarkozy n'avait néanmoins pas réussi à briser ce fragile équilibre. Les familles concernées, réfugiées dans le gymnase Belle-Image de Cachan, continuent depuis lors de vivre ensemble cette situation difficile. Entassées dans des locaux inadaptés, où les conditions de vie et d'hygiène se dégradent malgré leurs efforts constants, les familles partagent la nourriture, les médicaments et les tâches quotidiennes. Solidaires, elles continuent d'exiger un relogement décent et collectif. Elles refusent l'éparpillement dans des hôtels ou des foyers parce que les sans-papiers seraient alors à la merci d'une arrestation et d'une expulsion dont les autres ne seront même pas prévenus. Et aussi parce que, sans l'aide de tous, ceux qui n'ont pas de travail ne pourront plus nourrir leur famille.

Depuis des semaines, c'est entre autres cette solidarité-là que Sarkozy, relayé par le préfet du Val-de-Marne, a voulu casser. Ils se sont opposés à la proposition du maire de Limeil-Brévannes, qui proposait un relogement décent dans les locaux du CEA de la ville. Depuis plus de quarante-cinq jours, faute d'espérer voir le rapport de force changer en leur faveur, six d'entre eux ont choisi de recourir à cette forme de lutte dramatique qu'est la grève de la faim. Ils sont suivis de près par des médecins bénévoles et plusieurs d'entre eux ont dû être hospitalisés. Les risques qu'ils encourent pour leur santé, voire pour leur vie, sont graves.

Mais depuis mardi 3octobre, le ministère de l'Intérieur a fait des propositions qui, chose nouvelle, tiennent compte de la volonté des expulsés de Cachan d'être regroupés. Il propose des hébergements collectifs en plusieurs endroits. Après avoir discuté des propositions, les familles ont visité et accepté les locaux de Boissy-Saint-Léger et Créteil, et ils doivent voir d'autres locaux à Ivry et à Stains.

Aujourd'hui encore, dans le quartier du gymnase à Cachan et dans d'autres milieux, la lutte que mènent les familles de Cachan rencontre non seulement la sympathie mais une solidarité active qui doit encore se renforcer.

Sarkozy a amorcé un premier recul. Il faut qu'une solution acceptable pour toutes les familles concernées soit proposée. Car tout le monde sait qu'il existe des locaux qui conviennent.

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