Une postière, qui avait enchaîné 574 CDD en dix-neuf ans de travail (un tous les douze jours!), vient de gagner son procès au tribunal des prud'hommes. À leur tour, des employés de la Société d'autoroutes Paris-Rhin-Rhône (SAPRR) vont devant les tribunaux: l'une des péagistes a enchaîné 278 contrats à durée déterminée, de quelques semaines à une seule journée, en quatre ans. Cette précarité record permettait à la société, dans le cas de cette mère de quatre enfants, de l'appeler à 23 heures pour une prise de poste à minuit, ou à 4 heures du matin pour une embauche à 5 heures.

Si l'État détient le record des CDD déments, du côté des patrons du secteur privé, ce n'est pas mieux.

Le but de la précarité, c'est de pouvoir virer les salariés au gré des besoins. Les patrons se moquent de savoir si cela met les salariés dans des difficultés considérables pour la vie quotidienne et dans l'inquiétude permanente d'être privés de leur emploi du jour au lendemain.