Chômage : Du baratin gouvernemental à la réalité04/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1992.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : Du baratin gouvernemental à la réalité

Officiellement le chômage, qui a légèrement augmenté en août, se situerait à 9%. Mais le gouvernement continue d'afficher la même autosatisfaction.

Borloo a déclaré que «la tendance lourde reste à la baisse et le passage sous la barre des 2millions de chômeurs courant 2007 reste l'objectif». Quant à son compère Larcher, ministre à l'Emploi et au Travail, il s'est fendu d'une tribune dans le journal Les Échos, modestement intitulée: «Le chômage ne résistera pas à notre détermination». Villepin, lui, sur RMC, s'est contenté de qualifier ces chiffres de «pas brillants», ce qui n'est pas peu dire quand, d'après les chiffres officiels, il y a 2,16 millions de personnes qui cherchent un emploi et quand on sait qu'en réalité il y en a près du double.

Les objectifs patronaux sont toujours les mêmes: payer moins de salaires tout en faisant supporter une charge de travail équivalente à un nombre réduit de travailleurs. Et il en va de même dans nombre d'entreprises comme chez Peugeot-Citroën qui a décidé de supprimer entre 7000 et 8000 emplois en France en ne renouvelant pas les contrats temporaires de près de 5000 travailleurs et en ne remplaçant pas 2à3000 salariés qui partent en retraite dans «le but de faire plus avec les mêmes moyens», ainsi que l'a expliqué le directeur des plates-formes techniques et achats de PSA. L'objectif est d'économiser 125 millions d'euros au cours des six derniers mois de 2006.

Dans l'industrie du verre, des suppressions massives d'emplois sont programmées par de grands groupes, Arc International, Duralex-Solmaz, Nestlé Waters à Vergèze dans le Gard, Saint-Gobain dans son usine de Vauxrot, près de Soissons dans l'Aisne ou Glaverbel dans son usine de Donchery dans les Ardennes. Près de 7000 emplois seraient menacés d'ici 2008 sur les 50000 existants.

Aucune région ou ville en France n'est épargnée. Mais Larcher ose écrire dans sa tribune: «Avec de l'audace et de la détermination, nous avons ébranlé durablement les causes du chômage. Il y a encore beaucoup à faire, mais ces résultats me convainquent que notre direction est la bonne». On avait eu Chirac et «la fracture sociale»... toujours ouverte. Aujourd'hui Borloo et Larcher voudraient se faire passer pour des pourfendeurs du chômage. Il faut des lunettes de ministres pour y croire.

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