Brésil - Heloisa Helena : Une candidate à la gauche du PT.04/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1992.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Brésil - Heloisa Helena : Une candidate à la gauche du PT.

Heloisa Helena, première femme candidate à la présidence, a obtenu 6,85% des voix. Cette sénatrice de 44 ans, élue dans un État pauvre du Nordeste, militait dans les rangs du PT depuis 1985. Issue d'une famille pauvre, infirmière puis professeur d'université, elle est connue pour son caractère et son courage, dans une région où les grands propriétaires font encore la loi.

S'appuyant volontiers sur la Bible, qui lui aurait enseigné le socialisme, elle a rejoint dans le PT le courant Démocratie Socialiste, politiquement lié à la LCR française. Lorsqu'en 2003 le gouvernement de Lula et le PT ont fait voter une réforme qui s'attaquait aux retraites des fonctionnaires, elle s'y est opposée et a été exclue, ainsi que trois autres députés de la gauche du parti.

En leur compagnie, elle a fondé le Parti du Socialisme et de la Liberté, le PSOL, qui s'est peu à peu grossi de militants et de groupes qui contestaient la politique pro-patronale de Lula. Certains venaient de la gauche du PT, comme une fraction de Démocratie Socialiste, d'autres du courant chrétien extrêmement présent dans le parti et à sa direction.

Fondé en 2004, le PSOL s'est construit en vue des élections de cet automne, en particulier de la candidature d'Heloisa Helena, seule personnalité politique nationale à s'opposer à la politique antisociale de Lula. Le PSOL se situe nettement à gauche, mais n'a guère de programme précis ni de politique concertée. Ses parlementaires peuvent prendre des positions différentes sur une même question. Il ne prétend pas représenter le communisme ou même la classe ouvrière.

Heloisa Helena reprend les positions «historiques» du PT, dénonçant la corruption, les mesures antisociales, attaquant l'impérialisme américain, le Fonds Monétaire International et l'ALCA (Zone de libre-échange des Amériques, sous l'égide des États-Unis).

Heloisa Helena était soutenue par un Front de Gauche qui comprend, outre le PSOL, le PSTU (Parti Socialiste des Travailleurs Unifié, appartenant au courant moréniste, un des courants qui se réclament du trotskysme en Amérique latine) et le PCB (Parti Communiste Brésilien, un petit groupe). Cette candidate «de gauche» est opposée, par conviction religieuse, à la liberté de l'avortement.

Mais les 6,85% d'Heloisa Helena montrent malgré tout qu'une partie des militants de gauche et des milieux populaires ont voulu marquer leur défiance à l'égard de Lula et du PT.

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