AXA : 3000 suppressions d’emplois programmées.04/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1992.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

AXA : 3000 suppressions d’emplois programmées.

AXA France, l'un des leaders de l'assurance et de la finance, vient de présenter un plan prévoyant la suppression de 3000 emplois dans les six années à venir.

Plus de 3000 salariés doivent en effet partir en retraite durant cette période, mais AXA n'entend pas recruter du personnel en contrat à durée indéterminée pour compenser tous ces départs. Elle prévoit pour faire face aux besoins en personnel de «gagner»1500 postes en augmentant la productivité et de transférer l'activité correspondant aux 1500 postes restants au Maroc par l'intermédiaire de sa filiale Direct Assurances.

Ces 3000 suppressions d'emplois sont dans la droite ligne de la politique menée par AXA depuis des années. Les salaires sont bloqués, les restructurations incessantes ont pour seul objectif de faire faire le même travail par moins de personnel. Aujourd'hui, la direction annonce clairement la couleur: les 3 à 5% par an de gain de productivité réalisés depuis plusieurs années doivent être maintenus.

Les résultats financiers d'Axa sont pourtant plus que confortables: 5 milliards de bénéfices en 2005. Ils sont en progression constante d'une année sur l'autre, mais pour la direction c'est encore insuffisant. Elle dit qu'elle compte faire 75 millions d'euros d'économies par an (sur les salaires au Maroc, le prix des locaux, le temps de travail). Son ambition? Doubler le chiffre d'affaires et tripler les bénéfices d'ici 2012.

La réaction des organisations syndicales n'est malheureusement pas à la hauteur de l'annonce faite par la direction. Les cinq principaux syndicats (CGT, CFDT, CFTC, UNSA et CGC) ne s'opposent ensemble qu'à une partie du projet, celle concernant le transfert d'activités au Maroc. Ce qui revient à accepter le reste du plan de la direction et ses 1500 suppressions d'emplois, sans revendiquer une embauche pour chaque départ en retraite.

Dans les services, et en particulier sur les centres de services (nom des plates-formes téléphoniques), personne n'est dupe. Ceux qui vont partir s'inquiètent: s'il n'y a pas d'embauche, qui cotisera pour les retraites? Et ceux qui restent s'attendent à devoir mettre les bouchées doubles (alors que le travail s'est déjà intensifié) et à subir de nouvelles réorganisations et reconversions. Tout cela pour verser des dividendes de plus en plus importants à quelques gros actionnaires.

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