La règle est draconienne: tout client d'EDF qui quitte le tarif réglementé ne peut plus y revenir. Il peut revenir à EDF, bien sûr, mais alors au prix du marché qui est au moins 50% plus cher. Un certain nombre d'industriels, gros et petits, ont quitté EDF. Pendant trois ans ils y ont gagné, mais depuis 2003 ils y perdent.

Ils demandent donc à pouvoir y revenir. Dans le cadre de la discussion actuelle sur l'énergie, il est prévu pour eux un tarif intermédiaire de 20 à 30% plus cher «seulement».

EDF, qui s'estime lésé, proteste. Et cela d'autant plus que les fournisseurs privés, concurrents d'EDF, qui craignent de perdre leurs clients à la suite de cette mesure, obtiendraient une compensation sur le dos d'EDF. EDF devrait leur verser le produit d'une taxe.

Autre projet envisagé, les concurrents d'EDF auraient le droit d'accéder au courant d'origine nucléaire ou hydraulique, à meilleur marché, qu'ils pourraient revendre plus cher.

Tout ceci aurait un coût... qui serait bien évidemment supporté par les usagers d'EDF.

Mais le pire est encore à venir. Le problème qui va toucher quelques dizaines de millions d'usagers, et pas seulement quelques centaines d'industriels, c'est celui des futurs tarifs lors de l'ouverture complète du marché prévu pour juillet 2007.

Il paraît évident que l'immense majorité des usagers restera à EDF, d'autant que la mésaventure de ceux qui l'ont quitté est connue. Mais que deviendront les tarifs réglementés d'EDF? C'est là la vraie question.

Le PDG d'EDF, Gadonneix, estimait fin juin que «dans cinq ans, si en moyenne la hausse des tarifs régulés suit l'inflation, ils devraient rejoindre les prix du marché». Et il ajoutait: «Avoir un écart entre les prix du marché et ceux qui sont administrés n'est pas satisfaisant économiquement. Nous souhaitons que cet écart se résorbe».

Certes, mais il existe un moyen simple pour supprimer l'écart: supprimer ces «prix du marché».