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Dans les entreprises
STMicroelectronics : Plus ils en ont, plus ils en veulent!
STMicroelectronics se situe parmi les cinq premiers fabricants de semi-conducteurs mondiaux. Cette entreprise de 50000 salariés a implanté des usines dans le monde entier, ce qui lui permet, entre autres, de profiter de coûts de main-d'oeuvre très bas dans des pays comme la Chine, la Malaisie ou le Maroc.
En France, elle emploie un peu plus de 11000 salariés répartis dans six sites différents. Il y a plusieurs années, pour pouvoir bénéficier largement de toutes les subventions possibles, STSA avait créé dans deux de ses sites de production deux entités juridiques différentes. Elle a ainsi pu recevoir de l'État et des collectivités locales 543 millions d'euros pour le site de Crolles (près de Grenoble) dans un projet développé en commun avec Philips et Freescale; et de l'ordre de la centaine de millions d'euros à Rousset (près de Marseille) pour la construction d'une nouvelle unité de production. À quoi sont venues s'ajouter les exonérations de charge sur les plus bas salaires, mais aussi des aides diverses provenant des Régions, de l'État, de l'Europe et des Universités.
À Tours par exemple, un équipement de plusieurs millions de dollars a été acheté en commun par ST et l'Université. ST produit et fait de l'argent avec cet équipement, alors que les étudiants ne peuvent que le regarder fonctionner. ST a une telle expérience que les dirigeants d'une PME de l'agglomération de Grenoble (SOITEC), travaillant dans le même domaine, se plaignaient que, en proportion du chiffre d'affaires, ST empochait dix fois plus de subventions que leur entreprise.
ST a maintenant pour projet de créer pour la fin de l'année une Unité Économique et Sociale comportant cinq sociétés différentes. La raison affichée par ST est de pouvoir profiter de la mise en place par l'État français d'aides fiscales à l'innovation. Par exemple le Crédit Impôt Recherche est limité à 10 millions d'euros par entreprise. La création de cinq entreprises porte cette somme à 50 millions.
Experte dans l'art d'empocher le plus de subventions possible aux frais de la collectivité, ST l'est aussi dans celui d'échapper à l'impôt. D'après le journal Alternatives Économiques c'est, parmi les entreprises du CAC 40, celle qui paye le plus faible pourcentage d'impôt sur les bénéfices.