Dans la campagne médiatique menée contre les régimes spéciaux de retraite, les agents de conduite de la RATP ont été montrés du doigt comme des privilégiés partant en retraite à 50 ans. C'est un mensonge simpliste.

Pour partir à 50 ans, il faut au moins 25 ans de conduite, ce qui veut dire avoir été recruté conducteur avant 25 ans. Dans ce cas, on peut partir avec une retraite calculée sur la base du dernier salaire (et non des 25 meilleures années comme dans le régime général) mais pas à taux plein.

Pour partir avec une retraite à taux plein, il faut 37,5 annuités, ramenées en fait à 32,5 annuités grâce au système du un-cinquième qui donne cinq années de bonification pour 25 ans de conduite. Mais il faut que ces annuités soient effectuées uniquement à la RATP. Celui qui a été embauché avant 27 ans et demi peut alors partir à 60 ans avec toute sa retraite.

Dans la réalité, bien des travailleurs de la RATP sont recrutés à la trentaine et plus, en particulier à la conduite des bus. C'est dire qu'ils n'auront jamais le taux plein ni la possibilité de partir à 50 ans.

On voit donc qu'en fait de privilèges, cela se réduit à un maigre avantage... qu'il est d'autant moins question d'abandonner.