Renault – Le Mans : Non au chantage !27/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1991.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Le Mans : Non au chantage !

À la Fonderie de l'usine du Mans, le plan Ghosn, dont la finalité est d'augmenter de 250% d'ici 2009 les dividendes des actionnaires de Renault, n'a pas tardé à être mis en chantier.

La Fonderie, la dernière du groupe Renault, fabrique aujourd'hui des arbres à cames et surtout des pièces de freinage (tambours, disques...). Vieillissante, elle a besoin d'investissements pour une nouvelle ligne de moulage, autour de 20 millions d'euros.

Ghosn, lors de sa venue au Mans le 30 mai dernier, avait annoncé qu'il donnerait une réponse fin juillet. Le 18 juillet, trois jours avant le départ en vacances, moment propice aux mauvais coups, la direction locale annonçait les conditions pour qu'éventuellement ce projet d'investissement soit validé par Ghosn: que les collectivités locales mettent la main à la poche à hauteur de 2 millions d'euros; que le barème actuel à la Fonderie soit supprimé; que l'ensemble des travailleurs de l'usine se soumettent à la flexibilité dès 2007, avec un aménagement du temps de travail. Le tout afin d'améliorer la compétitivité du Mans.

Dans les ateliers bon nombre de travailleurs trouvent anormal que Renault demande un financement public, surtout après les bénéfices records de 2005. Par contre du côté des syndicats, tous, hormis la CGT, sont favorables à ce financement public, arguant que d'autres trusts automobiles, comme Toyota à Valenciennes, en ont bénéficié. Le maire du Mans s'est lui aussi déclaré favorable à ce détournement de fonds publics.

Pourtant il y a un exemple au Mans qui devrait faire réfléchir: Philips, qui avait empoché des centaines de millions de francs de fonds publics, a par la suite fermé ses portes en mettant 2000 travailleurs au chômage.

Concernant la flexibilité, Renault Le Mans est la dernière usine du groupe où la direction n'a pas réussi à l'imposer. Par le passé elle s'était heurtée, à chacune de ses tentatives, à la réaction des travailleurs.

Aujourd'hui elle compte sur son chantage à l'emploi et sur le rajeunissement des effectifs pour arriver à ses fins (près de 50% des ouvriers ont moins de cinq ans d'ancienneté). Il serait question de mettre le temps de casse-croûte en fin de poste, d'instaurer des périodes hautes avec samedis travaillés, etc.

Rien ne dit que les travailleurs se soumettront au chantage patronal.

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