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Dans les entreprises
La Ville de Paris brade les tout-petits
Le mécontentement lié au sous-effectif chronique de personnel en petite enfance à la Ville de Paris a provoqué, depuis mars dernier, des journées de grève ponctuelles. En effet, d'après les syndicats, 1300 postes feraient défaut.
Pour toute réponse François Dagnaud, adjoint de Bertrand Delanoë chargé des Ressources Humaines, a prétendu une fois de plus qu'il n'y avait pas d'auxiliaires de puériculture formées que l'on puisse embaucher. Si c'est le cas, pourquoi la Ville de Paris n'a-t-elle pas rouvert d'école d'auxiliaire de puériculture, comme il en existait dans les années 1980? En fait, l'administration a pris ce prétexte pour embaucher du personnel moins qualifié, comme la loi l'y autorise. Elle a donc embauché 60 personnes titulaires d'un BEP sanitaire et social ou d'un CAP petite enfance, salarié(e)s qui seront, bien entendu, moins payés que les auxiliaires de puériculture. D'autre part, la municipalité accueillera 90 apprenti(e)s en formation en alternance dans des écoles privées. La formation complémentaire de ces personnels sera donc à la charge des équipes.
La pénurie de personnel est telle que, dans le journal de la direction, une responsable de crèche ne pouvait cacher son appréhension car son établissement comptait... six postes vacants à la rentrée (une crèche comporte au maximum trente salariés).
Enfin, pour la gestion d'établissements d'accueil de la petite enfance, l'administration parisienne reconduit des «délégations de service public», c'est-à-dire qu'elle en confie la gestion au privé, comme du temps de Tiberi, au lieu de les gérer directement. Dans certains endroits, une dégradation considérable de la qualité de l'accueil des tout-petits se profile, si les parents et les équipes ne se font pas entendre.