Klarsfeld, la voix confuse de son maître21/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1990.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Klarsfeld, la voix confuse de son maître

Après les 6924 régularisations sur les 30000 dossiers déposés, Arno Klarsfeld, nommé par Sarkozy médiateur dans le dossier des familles d'élèves sans papiers, s'est exprimé. Selon lui, ce n'est pas le chiffre qui compte. Et il a ajouté, avec la limpidité qui le caractérise: «30000 de plus ou de moins, qu'est-ce que ça fait? Ce n'est pas ça qui est important.» On se demande alors pourquoi il n'a pas prêché pour la régularisation de tous... Mais la suite reflétait plus clairement la peur de l'entrée en masse de nouveaux immigrés: «Si on régularise tout le monde, le message serait: "rentrez sur le territoire, scolarisez-y votre enfant et vous serez régularisé".» Puis il a ajouté, comme pour nuancer ses propos, qu'il était évident que, sur les 23000 familles non régularisées, toutes n'allaient pas être expulsées. C'est-à-dire qu'elles resteraient dans la clandestinité, sous la menace perpétuelle de l'expulsion.

Dans cette histoire, Klarsfeld se vante d'avoir eu «un rôle positif pour les familles régularisées». En fait, il a surtout cherché à se donner le beau rôle de pseudo-avocat des droits de l'homme, tout en multipliant les déclarations contradictoires. En août, il a accusé les associations, comme Réseau éducation sans frontières, de pousser les familles à se signaler aux autorités en demandant leur régularisation; en cas de refus, elles encouraient, disait-il, le risque d'être expulsées par la police de Sarkozy, dont il est, lui Klarsfeld, le fidèle soutien! Bref, il approuvait les expulsions, mais il en rejetait la responsabilité sur les associations d'aide aux immigrés! Et il ajoutait que, lui, il avait conseillé aux familles dont le dossier n'était pas, selon lui, conforme, de ne pas prendre le risque de le déposer. C'est-à-dire de rester dans la clandestinité.

Ainsi Klarsfeld, qui visiblement n'en est pas à une contradiction près, trouve normal que des familles en situation irrégulière soient expulsées et normal aussi que d'autres restent en France dans la clandestinité. Et visiblement il trouve normal également qu'on ait recours à lui, en fait de médiateur, pour couvrir les sales opérations du ministre de l'Intérieur par ses pitoyables contorsions.

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