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- Lutte ouvrière n°1990
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Dans les entreprises
Dalphimetal – Cernay (Haut-Rhin) : L’usine ferme... mais les subventions continuent
«Des coûts de production trop élevés», voilà la raison mise en avant par Dalphimetal pour rayer de la carte deux usines et réduire 350 travailleurs au chômage: celle de Cernay en Alsace, où 191 travailleurs fabriquent des airbags pour la Peugeot 1007 et la Citroën C3 ainsi que des volants pour la 307, et celle de Tarbes où travaillent 160 salariés, une usine inaugurée il y a tout juste cinq ans, après force subventions publiques liées à la fermeture de GIAT Industrie.
Dalphimetal, ce n'est pas une petite PME. Le groupe a été racheté, début 2006, par l'équipementier automobile TRW (60000 salariés dans le monde) spécialisé dans la fabrication des équipements de sécurité pour voitures.
La direction a annoncé que le site de Cernay avait perdu 20 millions en cinq ans, un chiffre contesté par les syndicats. D'autant qu'il est impossible de savoir, au vu des bilans présentés par les patrons, la réalité des flux financiers entre filiales et fournisseurs. Qui gagne vraiment quoi? Où sont passés les bénéfices? Pour le savoir, il faudrait avoir la comptabilité précise et complète de l'entreprise, et pas un bilan annuel qui habille les comptes en fonction de ce que veulent les actionnaires qui justement ont aujourd'hui décidé de mettre la clef sous la porte.
Le député-maire UMP de Cernay, Michel Sordi, s'est affirmé «amer». Il pleurniche dans la presse qu'il a rencontré le patron de Dalphimetal en juillet et que celui-ci ne lui a rien dit de son projet de fermeture! Les patrons n'ont même pas la reconnaissance du ventre, plus exactement du portefeuille, car, toujours selon le député dépité, Dalphimetal a reçu 250000 euros dans le cadre de la prime à l'aménagement du territoire.
Amer, le député, mais pas rancunier! Le même jour, Sordi était tout fier d'annoncer que la zone d'emploi de Thann-Cernay avait été retenue dans le cadre du dispositif de crédit de taxe professionnelle. Ce dispositif va se traduire par une aide de 1000 euros par salarié, dans la limite de 100000 euros par entreprise, sur une durée de 36 mois. Vivendi devrait -au conditionnel- créer 250 emplois dans le bassin. Comme si un trust comme Vivendi avait besoin des fonds publics pour s'installer...