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Leur société
Baisse de l’impôt sur le revenu : Un cadeau aux plus riches qui coûte cher aux autres
La baisse de l'impôt sur le revenu que le gouvernement veut mettre en place dès le début de l'année 2007, avant les élections donc, et qu'il présente comme un avantage pour tous les contribuables, est un nouveau cadeau aux plus riches, qui réduit encore la progressivité de l'impôt sur le revenu.
Il s'agit en effet d'appliquer sur les revenus de 2006 la réforme fiscale décidée par le gouvernement à l'automne 2005 et qui consiste à réduire à cinq, au lieu de sept, les tranches d'imposition en abaissant encore le taux d'imposition de la tranche supérieure, actuellement de 48,09%, à 40%!
C'est la quatrième baisse de l'impôt sur le revenu depuis 2002. Le gouvernement Raffarin avait en effet déjà baissé l'impôt sur le revenu de 5% en 2002, de 1% en 2003, de 3% en 2004 et fait passer le taux d'imposition de la tranche supérieure de 52,75% à 48,09%. Ce sont les plus riches qui en ont déjà le plus bénéficié. Par exemple, ce sont les 10% les plus riches qui ont bénéficié de plus des deux tiers (69%) de la baisse de 5% décidée en 2002.
Le SNUI, le Syndicat unifié des impôts, a calculé que l'an prochain les ristournes dues à la réforme ne seront que de 10 euros dans le cas de salariés mariés avec deux enfants au revenu déclaré de 34375euros, de 81euros pour un salarié célibataire au revenu de 17000 euros, de 648 euros s'il a un revenu de 100000 euros, mais un commerçant célibataire ou un membre des professions libérales déclarant 100000 euros de revenu aura à payer 10115euros de moins.
C'est dire que les baisses de l'impôt sur le revenu, telles qu'elles sont concoctées par le gouvernement, n'aboutissent qu'à accroître un peu plus les inégalités. D'autant que le manque à gagner pour le budget de l'État de l'ensemble de ces baisses d'impôt se monte à 50 milliards d'euros, que l'on fait payer à l'ensemble de la population par des hausses d'autres impôts qui ne sont pas progressifs, comme les impôts locaux, les impôts à la consommation, des prélèvements de toutes sortes sur les assurés sociaux, des prix en forte augmentation dans les services publics, etc. D'ailleurs l'impôt sur le revenu ne représente plus que 17% des recettes fiscales de l'État.
Il y a vingt ans, il n'y avait pas moins de 13 tranches et le taux d'imposition maximum était encore à 65%. Sous prétexte de simplifier les choses, on vide l'impôt de sa progressivité, pour le plus grand bénéfice des riches.