Une "carte scolaire"...et des inégalités sociales14/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1989.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une "carte scolaire"...et des inégalités sociales

La carte scolaire est aujourd'hui au coeur des polémiques entre aspirants à l'Élysée. C'est le type même du faux débat, où l'on évite soigneusement de discuter du fond, c'est-à-dire des moyens dont devrait disposer l'Éducation nationale, en alignant des phrases creuses sur une "mixité sociale" censée gommer les différences de classe. Cette carte délimite les zones et les établissements scolaires qu'elles comprennent, où les habitants doivent théoriquement scolariser leurs enfants. C'est ce qu'on appelle la sectorisation.

Il existe des cartes scolaires différentes pour les différents niveaux de la scolarité. Les secteurs ne sont pas les mêmes dans le primaire, le secondaire, ou pour l'université.

Au niveau des collèges et des lycées, la mise en place de la carte scolaire remonte aux années soixante, époque où les études secondaires furent ouvertes à des catégories nouvelles d'élèves et ne furent plus réservées aux milieux aisés et aux quelques élèves qui réussissaient le mieux dans le primaire. C'est surtout à ce niveau des collèges et des lycées que la sectorisation est contestée par nombre de parents et que sa pratique est battue en brèche, non seulement par quelques familles qui ont trouvé le moyen de domicilier leurs rejetons à côté de l'établissement de leur choix, mais très officiellement aussi, puisque l'enseignement privé n'a pas de carte scolaire à respecter, et qu'en fait de "mixité sociale", les familles fortunées n'ont aucune difficulté à inscrire leurs enfants dans les écoles que ne fréquentent que des élèves de même milieu..

En outre, par la force des choses, la carte des secteurs scolaires est devenue, de façon de plus en plus nette, celle des inégalités sociales, en même temps que les disparités s'accentuaient au niveau de l'habitat. Comme celles-ci se sont creusées, l'écart en matière de conditions d'accueil et d'encadrement entre les secteurs de la carte scolaire les plus favorisés et ceux qui le sont le moins n'a pas cessé de s'approfondir.

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