Sicma - Issoudun (36) : Grève pour les salaires14/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1989.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sicma - Issoudun (36) : Grève pour les salaires

La grève chez Sicma à Issoudun a débuté mardi 29 août à l'atelier des prototypes. Dans ce petit atelier, situé à côté de l'usine principale, ce fut un blocage et une grève à 100%. Les quinze travailleurs qui fabriquent des prototypes de sièges d'avions se mirent unanimement en grève en réclamant 45 euros mensuels d'augmentation.

La Sicma est une entreprise de 900 personnes, contrôlée par le puissant groupe international Zodiac. Nous fabriquons des sièges pour toutes sortes d'avions et notamment l'Airbus, le Boeing... Chaque année, la Sicma, comme Zodiac, annonce des bénéfices copieux. Pour l'année 2006, le chiffre d'affaires de Sicma, qui devait être de 163millions, est déjà de 184millions d'euros et sera tout proche de 200millions.

Les salaires, eux, ne permettent pas de boucler les fins de mois et les négociations salariales de fin d'année avec les syndicats s'étaient terminées en janvier 2006 sur un constat de désaccord.

La direction a fait la sourde oreille, pensant sans doute que les choses allaient rentrer dans l'ordre aux prototypes. Mais le mardi 5septembre, les syndicats avaient prévu des réunions d'information dans les deux gros secteurs de l'usine. C'est là que le ton est monté et c'est unanimement que nous avons voté la grève illimitée avec occupation. Ce que confirma l'assemblée unifiée du mercredi6 septembre, réunissant plus de 500 personnes et votant de nouveau la grève avec occupation.

Les syndicats réclament "la réouverture des négociations salariales de 2006". Ils n'ont pas chiffré l'augmentation tant que le directeur n'acceptait pas d'ouvrir "de vraies négociations". Ces négociations, CGT, CFDT et FO les réclament chaque jour avec insistance, faisant de nombreux allers et retours dans le bureau directorial et multipliant les propositions.

Pour tous ceux qui sont dans la grève aux piquets, il est clair que nous voulons une vraie augmentation du salaire mensuel. Beaucoup parlent de 100euros d'augmentation par mois. Ce serait la moindre des choses dans une entreprise qui annonce chaque année d'importants bénéfices.

Comme le disait un de nos camarades devant les caméras de télévision: "Il y en a marre que les actionnaires se partagent la galette."

La direction, après avoir commencé par licencier 23intérimaires, a déclaré que les grévistes "peuvent toujours rester quinze jours dehors." Elle ne manque pas une occasion de marquer son mépris.

Mais pour l'instant la résolution reste intacte, et en début de semaine, ses propositions (25euros brut d'augmentation et récupération de 75% des heures de grève) étaient accueillies par des huées.

Les syndicats ont avancé le chiffre de 50euros net avec le paiement des heures de grève et des discussions nécessaires sur le fonctionnement de la discipline dans l'entreprise. Mais en début de semaine, à l'assemblée du mardi 12septembre, la résolution était encore grande. L'après-midi, la direction générale annonçait le lock-out de l'entreprise... mais cela ne règle évidemment pas le conflit!

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