Fillon n'innove pas: ses projets sont dans la continuité de tous les gouvernements depuis plus de dix ans. En 1993, le gouvernement Balladur avait imposé le passage progressif de 37,5annuités à 40 (en 2008) et la prise en compte des 25 meilleures années d'activité (au lieu des dix dernières), revalorisées en fonction de la hausse des prix et non plus des salaires, pour établir le montant des pensions. On estime que ces mesures ont fait baisser de 30 à 40% le montant des pensions de ceux qui ont pris leur retraite après le vote de ces lois. Entre 1997 et 2002, le gouvernement socialiste les a reconduites sans état d'âme. En 2003, Fillon a aligné les fonctionnaires sur le privé, au moins en ce qui concerne la durée des cotisations. En 2007, il veut aligner les "régimes spéciaux" et, selon lui, l'avenir est, une fois de plus, à l'alignement de tout le monde par le bas.

Rien d'étonnant de la part de la droite. Quant au Parti Socialiste, son projet Réussir ensemble le changement, largement distribué, est totalement muet sur le sujet des retraites.