Je vous écris car j'ai entendu M. André Levy, professeur émérite à l'université Paris Dauphine, membre du conseil d'orientation de l'Institut de l'entreprise, administrateur des multinationales AGF, Schlumberger et Scor, à Radio BFM: il a voulu nous faire croire que les grandes entreprises font participer "activement" leurs salariés aux bénéfices.

Je suis simple salarié de la BNP et, à l'aide de documents officiels que chacun peut consulter au travail ou sur internet, j'ai voulu vérifier les assertions de cet éminent économiste.

En 2005, la BNP a dégagé un bénéfice de 5,852 milliards d'euros. Elle a versé "généreusement" 186 millions d'euros aux salariés sous forme de participation et d'intéressement, soit 3,17%. Par contre, les actionnaires ont reçu royalement 2,5 milliards d'euros, soit 42%.

On voit pourquoi les capitalistes appellent les bénéfices des profits (qui profitent aux profiteurs du système).

Une autre comparaison intéressante: mon salaire mensuel brut est passé de 1892 euros en 1996 à 2168 euros en 2006, soit + 14,5% en dix ans. L'inflation officielle durant cette période est de 23%, bien plus dans la réalité.

Par contre, les dividendes (ou les intérêts) perçus par action BNP sont passés de 0,27 euro en 1996 à 2,60 euros en 2006, soit 962% d'augmentation (les capitalistes appellent cela la création de valeur!). Cerise sur le gâteau pour les actionnaires, le cours de l'action BNP est passé de 16 euros en 1996 à 80 euros en 2006.

M. Pébereau, président de la BNP, possède 110000 actions. Cette année, il a donc perçu 286000 euros de dividendes et dégage une plus-value boursière depuis le début de l'année de 1421000 euros (le cours de l'action a pris 20% depuis le 1erjanvier 2006). S'il avait revendu, c'est ce qu'il aurait encaissé. En 2005, ce même M.Pébereau a perçu environ deux millions d'euros de rémunération.

En 1990, l'ancien président de la BNP, René Thomas, faisait scandale en affichant un salaire annuel de un million de francs (152500 euros, soit treize fois moins).

À l'aide de ces chiffres, on se rend compte que les salariés ne profitent en rien des résultats faramineux de leur entreprise, contrairement à ce que prétend André Lévy.