En six mois, le Crédit Agricole a dépensé cinq milliards d'euros pour accroître son implantation en Serbie, en Egypte, en Ukraine, en Grèce et en Italie. Il a acquis la banque serbe Meridian Bank, l'égyptienne EAB, l'ukrainienne Index Bank, la grecque Emporiki Bank.

Il détient aussi 18% du capital de la banque italienne Banca Intesa, qui vient d'annoncer son rapprochement avec une autre banque italienne, San Paolo IMI. Cette dernière fusion donnerait naissance au septième groupe bancaire européen, derrière BNP Paribas mais devant... le Crédit Agricole. Du coup le Crédit Agricole ne posséderait plus que 9,1% du nouvel ensemble.

Alors les spéculations vont bon train pour échafauder tous les scénarios possibles. Pour garder dans la nouvelle banque issue de la fusion Banca Intesa et San Paolo IMI une participation équivalente à celle qu'il avait dans Banca Intesa, le Crédit Agricole devrait débourser quelque 4,5milliards d'euros. Mais s'il se désengageait en vendant sa participation dans Banca Intesa, il empocherait la bagatelle de deux milliards de plus-value...

La compétition entre gros pour grossir toujours plus fait rage. Mais les gros d'hier peuvent devenir les moins gros de demain, qui se feront manger par encore plus gros qu'eux. C'est ça le capitalisme.