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- Lutte ouvrière n°1989
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Eurodisney - Marne-la-Vallée (77) : Grève pour 200 euros
Plus de 300 salariés de la Maintenance d'Eurodisney (elle compte 1000 personnes, sur les 12000 qui travaillent sur le parc Eurodisney de Marne-la-Vallée) et de plusieurs autres services ont entamé leur deuxième journée de grève pour les salaires, mercredi 13 septembre. Leur revendication: une augmentation mensuelle de 200 euros pour tous.
Le lundi 11 au soir, 50 techniciens de l'équipe de nuit, soit la quasi-totalité, avaient entamé le mouvement. Au terme de leur première nuit de grève, ils ont rejoint, sous les applaudissements, l'assemblée générale du mardi matin. Après avoir décidé de se retrouver en assemblée générale le lendemain, les grévistes sont allés aux entrées du parc pour permettre aux visiteurs d'y entrer gratuitement. Drapeaux syndicaux, haie d'honneur, slogans, pancartes et klaxons ont constitué pour la clientèle du parc un accompagnement insolite et joyeux pendant plusieurs heures.
La grève a été revotée le mercredi matin, une nouvelle assemblée était prévue le jeudi pour décider la poursuite du mouvement.
Ce mouvement révèle un mécontentement qui couve depuis plusieurs mois. En décembre dernier, la direction supprimait une prime annuelle de 100 euros. Une pétition de protestation, recueillant plusieurs milliers de signatures, était partie de la Maintenance et avait fait en quelques jours le tour de tout Eurodisney. Loin de céder, la direction en rajoutait une couche en mars en annonçant sa politique salariale de l'année: à peine 15 euros d'augmentation générale, plus une pincée d'augmentations individuelles.
En juillet, période des rallonges individuelles, chacun s'est retrouvé avec, au maximum, 30 euros de plus sur la paye. Avec la hausse des prix, celle de l'électricité, de l'essence, cela ne fait le compte pour personne. D'autant plus que les dix plus hauts salaires de l'entreprise ont été augmentés, en moyenne, de 1800 euros mensuels, et cela se sait. On a appris aussi que les banques ont perçu en 2005 pour 88 millions d'euros d'intérêts, et que la maison mère américaine, The Walt Disney Company, a ponctionné 65 millions de redevances. De l'argent, il y en a, malgré le déficit dont on nous parle régulièrement!
Durant l'été, plusieurs petits secteurs ont manifesté leur mécontentement. Une vingtaine de salariés de la Maintenance Cuisine et autant d'électriciens, suivis quelques jours après par les photographes dont la presse a parlé, et aussi par les conducteurs du train à vapeur (qui promène les visiteurs autour du parc), ont obtenu diverses primes allant de 50 à 100 euros mensuels par personne.
Tout cela avait abouti à une assemblée générale le mercredi 6 septembre, convoquée, sur le temps de pause à la Maintenance, par l'ensemble des organisations syndicales. Malgré les menaces de sanctions ce fut un succès, puisque près de 300 personnes étaient présentes au rendez-vous. Cela fut complété par un débrayage sur le même sujet en équipe de nuit, regroupant une quarantaine de salariés.
C'est là que les participants, applaudissant les orateurs, votant avec enthousiasme la revendication de 200 euros, prirent la décision de la journée de grève du 12. Ce mouvement pose publiquement la question des salaires en rassemblant nombre de travailleurs autour d'une revendication salariale unanime: 200 euros pour tous!