Palestine : La situation catastrophique à Gaza06/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1988.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Palestine : La situation catastrophique à Gaza

Israël, obligé de reculer au Liban, poursuit ses exactions, en fait sa guerre incessante contre la population palestinienne. Il ne se passe pas un jour sans que n'interviennent les soldats israéliens sur-armés. Leurs blindés, leurs hélicoptères de combat ou leurs avions, sèment la mort parmi les populations, celle de Cisjordanie et surtout celle de Gaza.

Un déluge de feu s'abat sur les Palestiniens, «Pluies d'été» osent dirent les gouvernants israéliens qui, avec le cynisme qui leur est propre, ont ainsi nommé leurs opérations militaires.

Pas un jour ne se passe sans que les soldats israéliens rasent des maisons, humilient des habitants devant leurs enfants, ou encore détruisent des champs en pleine période de récoltes afin d'assurer la sécurité autour des cheks-points que l'armée israélienne déplace à son gré. Pas un jour sans destructions d'installations industrielles, parfois dérisoirement petites, au prétexte qu'elles pourraient servir à la fabrication de bombes artisanales. Pas un jour non plus sans morts, quasiment tous des civils. Au cours des deux derniers mois 224 Palestiniens, dont 62 enfants et 25 femmes, ont été tués.

La centrale électrique de Gaza a été détruite avec des conséquences désastreuses sur le fonctionnement des infrastructures, notamment des hôpitaux. Sans électricité pour permettre le pompage, point d'eau non plus. L'armée israélienne a saccagé Gaza déjà bien mal en point, démolissant, bombardant sans distinction.

L'isolement de ce territoire où vivent 1,4 million de personnes est quasiment complet depuis que tous les points de passage vers l'extérieur, terminaux routiers ou simples postes frontières, ont été fermés. Depuis le 12 mars, quasiment aucun habitant n'a pu sortir de la bande de Gaza. À Rafah, poste frontière avec l'Egypte, 15000 personnes attendent depuis deux mois de pouvoir entrer dans ce pays voisin. En Egypte même, 5000 autres attendent pour retourner chez eux. Ce passage n'est pourtant pas supposé garantir la sécurité du territoire israélien. Mais qu'importe.

La bande côtière est soumise non seulement au blocus terrestre mais également à un blocus maritime avec interdiction aux pêcheurs palestiniens de s'éloigner à plus de cent mètres du rivage. Autant dire que la pêche, cet apport traditionnel de nourriture, est rendue impossible. Au blocus des personnes et des biens s'est ajouté un blocus financier imposé par le gouvernement israélien, auquel s'est ajoutée la suppression des aides européennes depuis que le Hamas est au pouvoir. L'administration est en faillite complète, aucun des 165000 fonctionnaires n'a reçu de salaire depuis plusieurs mois. Pour tenter de survivre ils ont abandonné leurs fonctions non rétribuées. Les services sanitaires ne fonctionnant plus, «des tas d'ordures et des nuages écoeurants de puanteur étranglent la bande côtière», rapporte le journal israélien Haaretz.

Il y a moins d'un an, l'actuel gouvernement israélien était arrivé au pouvoir en se revendiquant du retrait de Gaza. On présentait alors Olmert comme un «centriste» qui allait mener une politique différente de celle de la droite nationaliste et religieuse. On voit aujourd'hui ce qu'il en est. Avec la complicité des travaillistes et de leur principal représentant, Amir Peretz, Olmert n'a cessé d'étrangler la Cisjordanie et Gaza, faisant de ce dernier Territoire une prison à ciel ouvert, un mouroir pourrait-on dire maintenant.

Et c'est en toute quiétude qu'Israël peut ainsi agir. Les pays occidentaux n'y trouvent rien à redire. Le rapport des forces militaires entre Israël et la population palestinienne est tellement en défaveur de cette dernière que les pays occidentaux n'ont nul besoin d'intervenir. Contrairement au Liban, ils n'ont pas à sortir Israël d'un mauvais pas dans lequel il se serait mis.

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