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- Lutte ouvrière n°1988
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Leur société
Dépassements d’honoraires : Quand un obstétricien accouche d’une insanité
Pendant l'été, des syndicats de chirurgiens, gynécologues-obstétriciens et anesthésistes des cliniques privées avaient lancé un appel à la grève. Ils demandaient des augmentations de leurs honoraires et des aides pour faire face aux augmentations de leurs primes d'assurance. Le gouvernement, aux petits soins, avait très vite répondu favorablement à leurs revendications. Chirac prenait leur défense en Conseil des ministres et Xavier Bertrand, le ministre de la Santé, annonçait la prise en charge par la Sécurité sociale des deux tiers de leurs primes d'assurance et l'ouverture de négociations pour des augmentations d'honoraires.
Eh bien, cela n'a pas suffi à ces syndicats, qui ont appelé leurs adhérents à augmenter, dès le 1er septembre, leurs honoraires d'environ 8%. Avec un parfait cynisme, le président du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France, le docteur Cousin, a déclaré que si cette mesure «ne convient pas aux patients, il faut qu'ils aillent à l'hôpital se faire soigner par des praticiens à diplôme étranger». Devant le tollé provoqué par ces propos insultants, tant à l'égard de l'hôpital public que des médecins qui y travaillent, Cousin dit aujourd'hui n'avoir jamais voulu être méprisant envers ces médecins étrangers. Mais les paroles ne volaient vraiment qu'avant qu'on soit capable de les enregistrer. Ce qui a été dit, a été dit. On comprend que ce genre de médecin ne tienne pas à la clientèle des pauvres: ce n'est pas elle qui peut leur rapporter le plus.