Pouvoir d’achat : Urgence! Pas de promesses, ouvrez le tiroir caisse!31/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1987.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Tribune de la minorité

Pouvoir d’achat : Urgence! Pas de promesses, ouvrez le tiroir caisse!

Larmes de Jospin, promesses de Villepin, le grand cirque électoral se met en place. Les ténors politiques de droite et de gauche sont en campagne pour les prochaines présidentielles.

Ceux qui exercent le pouvoir rivalisent de démagogie pour se concilier l'électorat: après avoir régularisé, de façon tout à fait arbitraire et sous la pression, quelques milliers de sans papiers, Sarkozy, qui vise l'électorat d'un Le Pen, mène maintenant la pire politique contre les travailleurs immigrés.

Le dernier épisode en date étant celui de l'expulsion musclée de 500 personnes du squat de Cachan, où des enfants ont vu leurs parents violemment matraqués par les forces de l'ordre, avant d'être placés pour certains en centre de rétention. Un d'entre eux vient d'ailleurs d'être reconduit à la frontière en fin de semaine dernière. Quant aux autres, les quelque 200 qui continuent d'occuper un gymnase et qui ont tous des papiers en règle, ils attendent de trouver un logement correspondant à leurs besoins et à leurs revenus. Car ce sont des travailleurs pauvres qui ne peuvent pas, avec leur salaire, payer un loyer dans un logement décent. Ce sont eux qui s'entassent dans des logements insalubres, où parfois ils laissent la vie, comme dans la toute récente tragédie de Roubaix, ou bien il y a juste un an, dans les incendies de deux immeubles parisiens qui ont fait 24 morts. À l'époque d'ailleurs, Villepin s'était engagé, devant l'émotion de la population, de créer 5000 logements d'urgence d'ici mars 2006. Pas un de ces logements n'est pourtant sorti de terre!

Aujourd'hui, ce même premier ministre fait des promesses aussi démagogiques qu'insipides: face à la hausse incessante de l'essence, il promet un chèque essence que peu de gens toucheront, et qui de toute façon sera prise en partie dans les caisses de la sécurité sociale! Ce n'est pourtant pas de tickets d'essence dont nous avons besoin, mais de salaires suffisants pour faire face à toutes les augmentations de prix.

Ou encore, pour essayer de contrer les effets impopulaires du CPE sur les jeunes, il annonce une subvention de 300 euros pour des étudiants boursiers qui quitteraient le domicile familial pour s'installer (mesure qui concernerait... 3,5% des étudiants!) Une misère qui ne permet même pas de payer un mois de caution!

Quant à la gauche, elle rêve de revenir aux affaires, mais en évitant de s'engager sur quoi que ce soit. Sur l'immigration, le programme du PS prévoit une immigration «partagée» au lieu de l'immigration «choisie» de Sarkozy -appréciez la nuance!- Ségolène Royal, interrogée sur le sujet, parle, elle, d'une régularisation «au cas par cas», employant les termes mêmes du ministre de l'Intérieur. Quant au tout dernier gadget de Fabius, l'augmentation du Smic de 100euros dès son arrivée au pouvoir, elle n'engage évidemment que ceux qui y croient! Et quand bien même cette mesure serait appliquée, cela ne mettrait même pas le SMIC au niveau de 1500euros par mois, un minimum pourtant. Non, ce n'est pas de ce côté qu'on pourra trouver la réponse à nos problèmes quotidiens.

Ils sont nombreux pourtant! Les salaires au premier chef. Ce n'est pas par hasard si les politiciens en campagne y font tous allusion d'une façon ou d'une autre, car ils savent bien que le problème du pouvoir d'achat se pose de façon cruciale à toute la population. Tout augmente, prix, bénéfices des grandes entreprises, rétributions des patrons. Sauf nos salaires qui sont lamentablement à la traîne.

«Comment résister à la hausse des prix «titrait le journal Le Parisien ce week-end? Certainement pas en confiant notre sort à des hommes politiques qui ne visent que leurs postes et se moquent bien des conditions d'existence des travailleurs. Mais en entamant sans attendre les élections un véritable combat pour une augmentation générale des salaires et pour mettre un coup d'arrêt à tous les sacrifices qui nous sont imposés: licenciements, précarité, surexploitation, intensification du travail. Il faut prendre sur les bénéfices et interdire les licenciements.

Patrons et les hommes politiques à leur service savent que cela ne peut plus durer et craignent notre réaction. Eh bien, il ne tient qu'à nous de leur donner raison d'avoir peur!

Éditorial des bulletins d'entreprises l'Étincelle publiés par la Fraction du 28 août 2006

Convergences Révolutionnaires n° 46 (juillet-août 2006) Bimestriel publié par la Fraction

Dossier: Afghanistan, Irak, Iran, Somalie... l'islamisme face à l'impérialisme:Ennemis irréductibles ou futurs partenaires.

Articles: En marge du 48e congrès de la CGT: naissance d'une opposition? - La Poste: un syndicalisme bien tempéré - Les 35 heures renégociées à Disney: un vol de temps, de salaire et d'emplois - Belgique: l'extrême droite gonfle, la gauche se dégonfle -Brésil: le congrès de Conlutas - Bolivie: une tribune de la LOR-CI (FTQI).

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