Parti Socialiste : Le PS pourfend les stock-options mais pas le capitalisme31/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1987.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Parti Socialiste : Le PS pourfend les stock-options mais pas le capitalisme

Pour tenter d'attirer au Parti Socialiste les suffrages de ceux qui sont scandalisés par les revenus de certains dirigeants d'entreprise, certains des candidats à la candidature du PS donnent dans la surenchère.

Si, dans le Projet socialiste publié au printemps dernier, il était écrit «Nous encadrerons l'évolution et le mode de rémunération des stock-options», Fabius vient de se prononcer pour la suppression de leurs «modalités extravagantes»; quant à Hollande, il déclare carrément: «Les stock-options doivent être supprimés».

C'est vrai que ces compléments de salaire distribués gratuitement sous forme d'actions aux cadres dirigeants des grandes entreprises ont de quoi choquer les salariés.

Ces pourboires de luxe, qui peuvent atteindre des centaines de milliers, voire des millions d'euros, arrosent ceux-là mêmes qui ont le culot de refuser quelques euros d'augmentation aux salariés au bas de l'échelle. Mais si les actionnaires acceptent de leur distribuer ces ponts d'or, c'est pour s'attacher toujours mieux leurs services, pour les stimuler à faire monter le cours des actions en Bourse -et les dividendes qu'ils perçoivent- en augmentant peut-être le chiffre d'affaires, mais aussi en augmentant la marge bénéficiaire par des recettes éprouvées: durcir l'exploitation et supprimer des emplois.

Mais le véritable scandale n'est pas là, pas plus que les salaires de certains footballeurs ou les revenus de certains acteurs de cinéma.

Ce qui mène la société au chômage, à la paupérisation, et des régions ou des pays entiers à la ruine, c'est qu'une petite minorité puisse utiliser, sans contrôle et à volonté, toute la machine économique, non pour produire ce qui est nécessaire à toute la population pour une vie digne de ce siècle, mais pour accroître les fortunes de quelques-uns, en jetant des travailleurs à la rue, en fermant des usines avec la complicité au moins passive, souvent active, des États.

Finalement, on nous leurre avec ces stock-options et autres rémunérations indécentes des gestionnaires et cadres dirigeants des grandes entreprises, comme on agite une cape devant un taureau pour l'empêcher de voir son véritable ennemi. C'est le système économique, c'est le capitalisme avec ses composantes, la course au profit, l'anarchie de la concurrence, qui est catastrophique pour tous les travailleurs, la société et même l'avenir de la planète.

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