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Dans le monde
Liban : Les bombes tuent toujours
Un rapport d'Amnesty International accuse Israël de «crimes de guerre» au Liban, l'armée israélienne s'étant attaquée délibérément aux civils. Aujourd'hui même, alors que les combats ont cessé, la guerre n'a pas fini de faire des victimes dans la population.
Ainsi plusieurs ONG, dont Amnesty International, dénoncent l'utilisation par Israël de bombes à fragmentation, sur au moins 170 villages et sites du Liban-Sud, pendant les 34 jours d'offensive.
Les bombes de ce type éclatent au-dessus de leur cible en libérant des dizaines de mini-bombes qui retombent en pluie dans un rayon de plus de 200 mètres carrés. Toutes ces mini-bombes n'explosent pas toujours immédiatement. Elles constituent alors, comme les mines antipersonnel, un véritable danger à retardement.
En une semaine, quatre équipes de démineurs d'une ONG britannique ont trouvé et neutralisé un millier de ces engins. Et de nouveaux sites à risque sont découverts tous les jours. Étant donné la petite taille du pays et encore plus des espaces sur lesquels les tirs ont été concentrés, dans le sud du Liban, des villages entiers ont été «contaminés».
Ainsi depuis le cessez-le-feu le 14 août, selon les militaires libanais, 14 personnes ont déjà perdu la vie et 51 autres ont été blessées par l'explosion de telles bombes à fragmentation (qui s'ajoutent aux dizaines de milliers de mines laissées par Israël en 2000, au moment de son retrait du Liban-Sud).
Suite à l'intervention des ONG qui accusent Israël d'avoir délibérément utilisé ces armes contre des civils, l'ONU a fait mine de s'indigner et les États-Unis ont été contraints «d'ouvrir une enquête» pour faire bonne figure. Car d'après le droit international -les conventions de Genève- il est interdit d'utiliser des armes dites «à sous-munition» contre des civils.
Mais il n'y a pas besoin d'enquête pour savoir que des bombes à fragmentation semblables ont été utilisées massivement par les armées impérialistes elles-mêmes, lors des récents conflits au Kosovo, en Afghanistan et en Irak, causant la mort de milliers de civils.
Outre que les soldats utilisés comme chair à canon dans les conflits sont aussi des victimes, jugées bonnes à être massacrées par tous les moyens, il n'y a pas de guerre qui épargne les civils.