Le Medef et son université d’été : Les patrons passent commande31/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1987.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Medef et son université d’été : Les patrons passent commande

Le Medef a organisé, comme la plupart des grands partis politiques, son grand show estival annuel en cette fin août. Et Laurence Parisot, sa présidente depuis maintenant plus d'un an, a été fière de compter, entre autres, sur la présence de têtes d'affiche de droite, comme Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Raffarin, Thierry Breton et François Bayrou, mais également de gauche, comme le député Vert Daniel Cohn-Bendit ou le socialiste Manuel Vals, bras droit de Jospin. Invités à plancher sur les thèmes aussi précis que «concilier l'inconciliable», «l'universel et le diversel», ou bien encore «la beauté», les différents invités en ont surtout profité pour défendre leur candidature aux prochaines élections présidentielles ou les couleurs de leur candidat préféré. Mais, comme d'habitude, ces «universités d'été» sont le moment choisi par les dirigeants du Medef pour rappeler haut et fort leurs souhaits.

Ainsi Laurence Parisot a rappelé ce qui, pour elle et le Medef, restait important: «Une réforme du marché du travail est indispensable», a-t-elle martelé, précisant: « Les modalités de rupture des contrats de travail doivent être simplifiées et pacifiées». Elle donne même une piste au futur gouvernement: après la création du contrat nouvelles embauches, «la dynamique étant clairement démontrée dans les entreprises de moins de 20 salariés, il est maintenant souhaitable de l'étendre à celles de moins de 50...».

Les cotisations chômage devenant, d'après elle, intolérables pour les entreprises, elle demande à l'État de se substituer aux employeurs, en prenant en charge une partie des dépenses patronales concernant le chômage: «Je n'exclus pas une sorte de couverture chômage universelle prise en charge par l'État.»

Et bien entendu, elle n'oublie pas de réclamer «l'allégement du fardeau fiscal qui pèse sur les entreprises».

Sensible à ces revendications, Chirac vient de décider que ses ministres vont commencer à consulter les «partenaires sociaux», c'est-à-dire les organisations syndicales de travailleurs et les organisations patronales, pour débattre d'une nouvelle loi imposant l'obligation d'un débat, qui pourrait peut-être durer plusieurs mois, avant que le gouvernement et les députés puissent légiférer sur une modification du code du travail. Cela, selon Chirac, pour éviter un échec comme celui du CPE.

Évidemment, cela nécessitera d'avoir l'accord du Medef pour décider, par exemple, de supprimer le CNE ou de réimposer l'interdiction du travail de nuit des femmes.

Laurence Parisot et les dirigeants du Medef savent, en touchant deux mots à l'avance aux invités de droite comme de gauche, que le futur président, quel qu'il soit, sera aux petits soins pour le patronat. À charge peut-être d'échanges de bons procédés lors des campagnes électorales.

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