Irak : Des murs qui ne peuvent arrêter la violence31/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1987.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak : Des murs qui ne peuvent arrêter la violence

Il ne se passe guère de jour sans qu'on entende annoncer la nouvelle de nouveaux massacres en Irak. D'après un récent rapport des Nations unies, plus de cent Irakiens sont tués quotidiennement.

Chaque jour, ce sont soixante-dix attaques, attentats, tirs de mortier ou fusillades, qui sont recensés dans la capitale. Les enlèvements se multiplient également, tandis que les corps de personnes abattues sont souvent retrouvés décapités.

Au mois de juillet, plus de 1850 personnes avaient été retrouvées mortes à Bagdad, tuées par balles. Au mois de juin, c'étaient 1350 corps qui avaient été recensés, alors que le nombre de victimes était en avril de 1091 personnes. C'est une véritable inflation dans la tuerie.

Le résultat catastrophique de l'intervention et de l'occupation américaines en Irak n'empêche pas le président Bush de répéter périodiquement que la démocratie est en marche en Irak. Mais sur place, les responsables militaires américains en sont à voir dans la partition confessionnelle du pays la seule issue possible. Ainsi ils viennent de faire construire un mur de béton autour du quartier d'Al Doura, au sud de la capitale, pour pouvoir contrôler les entrées et sorties de ce quartier. L'objectif est selon eux d'éviter les violences interconfessionnelles, et comme ils ont estimé avoir des résultats positifs, ils envisageraient d'étendre cette mesure à d'autres zones sensibles.

Outre la barbarie d'un tel procédé, il n'empêchera pas la vague de violence de se poursuivre. La guerre menée par les États-Unis et leur coalition pour abattre la dictature de Saddam Hussein, qui les avait si bien servis par le passé, a créé une situation ingouvernable.

En cherchant des appuis parmi les chefs religieux et les différents clans de chaque communauté, les États-Unis n'ont réussi qu'à généraliser la guerre entre factions rivales. En même temps, l'occupation du pays, le chaos économique et social qui en résulte, le comportement de l'armée américaine qui se conduit là comme ailleurs en terrain conquis, attisent un mécontentement que les diverses factions cherchent à exploiter dans leur concurrence.

Alors, après avoir occupé le pays, les États-Unis vont-ils le doter maintenant de kilomètres de murs pour séparer les communautés qu'ils ont contribué à dresser les unes contre les autres? De nombreux précédents sont là pour montrer que tous les murs qu'ils pourront dresser ne peuvent qu'attiser un peu plus la haine, à commencer par la haine contre les autorités d'occupation.

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