Congo(ex-Zaïre) : Que de crimes pour les intérêts des compagnies minières!31/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1987.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Congo(ex-Zaïre) : Que de crimes pour les intérêts des compagnies minières!

Une transition qualifiée de «démocratique» avec des «élections», dans un pays disloqué en fiefs des différents chefs de guerre, sans pratiquement plus d'infrastructures, de routes, etc., et cela à une échelle comparable à celle de l'Europe, ne peut guère aujourd'hui avoir de signification réelle. Mais même une apparence d'État central, chapeautant plus ou moins une partition régionale héritée des butins d'années de guerre, peut suffire aux dirigeants impérialistes pour légitimer leurs objectifs.

Mais les grandes sociétés capitalistes, sud-africaines, canadiennes et autres, souhaitent sans doute aussi une meilleure stabilité du pouvoir politique pour assurer l'avenir de leurs profits dans le vaste Congo.

Du temps de la colonisation, des groupes financiers comme la Société générale de Belgique avec ses nombreuses filiales, dont principalement l'Union minière du Haut-Katanga, pillaient le sous-sol congolais. Après l'indépendance, l'exploitation continua sous une autre forme, la Gécamines, société d'État qui fut privatisée à partir de 1995 sous la pression de la Banque mondiale. Les compagnies minières se partagèrent le butin. En contrepartie du droit d'exploiter trois gisements de la Gécamines, plusieurs compagnies minières dont l'American Mineral Fields versèrent des fonds à Laurent-Désiré Kabila pour financer la guerre qui allait lui permettre de renverser Mobutu en 1997.

La guerre qui reprit en 1998 fit trois millions et demi de victimes. Mais le pillage minier n'a pas cessé: or, cuivre, coltan qui entre dans la composition des téléphones portables, bois, diamant. Si les grandes compagnies minières ne pouvaient pas investir facilement dans une situation aussi troublée, des intermédiaires firent parvenir les minerais jusqu'aux sociétés des pays riches, ayant pignon sur rue, et ils financèrent des chefs de bande.

Car derrière la façade démocratique dont ils affublent le Congo aujourd'hui et la parodie d'élection que les grandes puissances y organisent, se profilent les intérêts des compagnies minières pour lesquelles la vie humaine n'est pas cotée, à la différence du cuivre et du cobalt.

Partager