- Accueil
- Lutte ouvrière n°1986
- Roubaix : Six morts dans l'incendie d'un immeuble
Leur société
Roubaix : Six morts dans l'incendie d'un immeuble
Dimanche 20 août, dans le quartier populaire du Pile à Roubaix, l'incendie d'un immeuble insalubre, dans lequel résidaient 20 personnes, a causé la mort de six d'entre elles et en a blessé huit autres. Une dizaine de personnes sont à reloger. L'émotion et la colère sont grandes parmi les locataires survivants et les voisins de cet ancien café, transformé par un marchand de sommeil en 14chambres de 9 m², insalubres, pleines d'humidité, ne disposant que d'un wc et d'une douche pour tout l'immeuble. Le propriétaire louait ces misérables pièces 250 à 300euros par mois à des personnes seules ou à des familles avec enfants, tous très pauvres, survivant avec le RMI ou d'autres allocations. Déjà, en mars, il y avait eu un incendie suite à un court-circuit électrique. Les locataires avaient été contraints de quitter l'immeuble. Des réparations auraient été réalisées et il y aurait un certificat de conformité de l'entreprise sous-traitante pour EDF. Pourtant, plusieurs fois par semaine, il y avait encore des coupures de courant.
Maintenant, le procureur de la République a mis le propriétaire en garde à vue et l'accuse de mise en danger d'autrui pour non-respect des règles de sécurité, blessures et homicides involontaires. Mais ce propriétaire possède plusieurs immeubles semblables. Et selon la municipalité, il y a plus de 500logements du même genre à Roubaix. Les marchands de sommeil sont nombreux et s'enrichissent, car, pour dormir sous un toit, même pourri, beaucoup de pauvres gens n'ont pas d'autre choix que d'en passer par ces margoulins. Et les autorités de l'État ferment les yeux sur ce scandale.
Dans le Nord, les demandes de logement social sont au nombre de 69000 et pour la région Nord-Pas de-Calais de 117000, pendant que d'anciennes usines sont transformées en lofts par des promoteurs privés, pour être vendus très cher à une clientèle aisée.
Il serait urgent de construire des logements sociaux de qualité et en nombre suffisant pour loger de façon décente des millions de personnes. Mais les institutions de l'État, plutôt que d'engager des fonds publics plus importants dans le logement, préfèrent se montrer complices des marchands de sommeil qui jouent avec la vie des pauvres.