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Dans le monde
Non loin des décombres, AXA construit sa réputation
Fin juillet, le rapatriement de ceux, Français ou Franco-libanais, qui avaient droit à l'aide du gouvernement français pour échapper aux bombardements israéliens, a dû être organisé rapidement. Trop rapidement pour les moyens logistiques disponibles? Toujours est-il qu'une partie de cette opération a été «privatisée». Autrement dit, le gouvernement l'a confiée au groupe français d'assurance AXA, déjà largement présent au Liban, plus exactement à sa filiale AXA-Assistance qui habituellement s'occupe d'assister ses clients qui se trouvent en difficulté à l'étranger.
C'est ainsi qu'une plate-forme téléphonique a été organisée au siège d'AXA-Assistance à Issy-les-Moulineaux, pour répondre aux appels. On a pu voir quelque 70 infirmières, psychologues, logisticiens, etc. mobilisés par AXA, dans le port turc de Mersin, pour accueillir les rapatriés, et à l'aéroport d'Adana, distant de 55 km, d'où ils décollaient vers la France -six avions avaient été affrétés par AXA. Et la compagnie, pour être bien «visible», n'avait pas oublié de faire porter à ses représentants des tee-shirts «AXA-Assistance».
On ne connaît pas le montant de la facture qu'AXA-Assistance, en bonne logique, a dû présenter à l'État. AXA, comme les autres compagnies, exclut le remboursement des risques de guerre de ses contrats. Mais, dans l'autre sens, elle n'a pas craché sur les quelques bénéfices collatéraux, dont une campagne de publicité gratuite, payés par le ministère des Affaires étrangères.