Vacances : Pas tous égaux...03/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/08/une1983.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vacances : Pas tous égaux...

«Tourisme, la France en pleine forme»; «Cet été, tout le monde sera gagnant!»; «2006 sera un bon cru». Ces proclamations de la presse et des professionnels du tourisme masquent mal la réalité de tous ceux qui n'auront accès aux vacances que par écrans publicitaires interposés.

Une enquête de l'Insee, parue ce mois-ci, révèle en effet que 21 millions de personnes ne sont pas parties en vacances en 2004: soit plus d'un Français sur trois, qui n'a pas effectué un séjour d'une durée d'au moins quatre jours.

Parmi les non-partants, 37% (8 millions de personnes), n'ont pu partir par manque d'argent. Pour la moitié des enfants de 10 à 14ans, la première raison de non-départ est aussi d'ordre financier.

Les régions sinistrées par les fermetures d'usines et les licenciements comme le Nord-Pas-de-Calais sont parmi les plus concernées puisque près de la moitié des habitants (46,2%) ne sont pas partis.

Les chiffres de l'Insee montrent les inégalités sociales. La probabilité de partir en vacances est plus faible pour les chômeurs (52,6% de chômeurs n'ont pas pris de vacances en 2004) ou pour les ménages ouvriers (46,2%), que pour les ménages de cadres (10,6%).

Quant au fait qu'aujourd'hui plus nombreux sont ceux qui disposent de plus de jours de congés, donc partent plus longtemps, c'est là une généralité qui ne correspond pas toujours à la réalité. Si, de 1999 à 2004, la durée des vacances est passée de 15,7 à 17,1jours pour l'ensemble de la population française, en revanche, pour les plus pauvres, cette augmentation de durée n'a été... que de 0,8jour.

Partir, s'oxygéner, découvrir d'autres réalités, cela serait normal pour tout le monde. Soixante-dix ans après avoir arraché les congés payés au grand patronat, il reste aux salariés à imposer la possibilité et surtout les moyens pour tous de changer d'horizon.

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