Sécurité sociale : 4500 suppressions de postes programmées03/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/08/une1983.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : 4500 suppressions de postes programmées

La Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) a le projet de supprimer 4500emplois entre 2006 et 2009, après en avoir supprimé 3200 entre 2004 et 2005. En ne remplaçant que partiellement les départs en retraite, la CNAM aura réduit son personnel de 10% en quelques années.

La direction de cet organisme, y compris les syndicalistes gestionnaires, affirme que ces suppressions d'emplois n'affecteront pas le service rendu, car les miracles de l'informatique, la «dématérialisation» des dossiers, rendent le travail plus facile et la gestion plus simple. Voire.

En fait la diminution du nombre d'employés, le regroupement des services, la mutualisation des tâches entre les différentes caisses, peuvent se traduire par des difficultés accrues pour les assurés.

Voici par exemple ce qui est arrivé à un ouvrier de Fourmies (Nord), victime d'un accident cardiaque et en arrêt de travail. N'ayant pas reçu ses indemnités du mois de mai, il s'en est inquiété auprès du bureau de Sécurité sociale de sa ville. Mais, depuis quelques années, ce bureau n'est plus qu'une boîte aux lettres, les dossiers étant traités à Maubeuge. Ne recevant pas de réponse, ni par courrier, ni au téléphone, il s'est donc décidé à prendre sa voiture et à faire les quarante kilomètres jusqu'à Maubeuge où il a en effet trouvé la personne compétente pour lui répondre.

Il a ainsi appris qu'il était passé du régime de la longue maladie à celui de l'invalidité et que donc son dossier était en transit pour un autre service. Et manifestement pas à la vitesse de la lumière... Quelques jours après, on lui annonça au téléphone qu'il recevrait ses indemnités début août. En attendant il lui faudra vivre de l'air du temps.

Ce genre de situation, déjà trop fréquente, ne pourra que se multiplier avec les suppressions de postes et le regroupement de services et les fermetures de centres qui les accompagnent. Et comme à chaque fois que le service public se dégrade, ce sont les plus faibles qui payent en premier: les malades, ceux qui ne peuvent pas se déplacer, ceux qui n'ont pas de voiture, les vieux, les gens qui ne savent pas se débrouiller avec un téléphone et encore moins avec internet, etc.

Voilà le prix à payer pour pouvoir «faire des économies», c'est-à-dire en fait pour pouvoir baisser encore et toujours les cotisations patronales aux assurances sociales.

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