Plainte de la CGT contre le groupe PSA pour«recours abusif à l’intérim»03/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/08/une1983.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Plainte de la CGT contre le groupe PSA pour«recours abusif à l’intérim»

Le procès de la précarité organisée par le patronat

Mardi 25 juillet, la CGT assignait la direction de Peugeot-Citroën devant le tribunal de grande instance de Versailles. Le syndicat veut ainsi dénoncer publiquement la politique patronale qui, en usant et abusant de l'intérim, précarise en permanence une fraction importante de la classe ouvrière.

Au cours de ces cinq dernières années, avec l'aide de militants de la CGT, plus de 150ouvriers intérimaires dans les usines Peugeot-Citroën ont porté plainte aux Prud'hommes contre leur employeur pour licenciement abusif. Dans plus d'une centaine de cas, Peugeot a été condamné pour avoir bafoué le peu de règles légales concernant le recours à l'intérim.

Le patron justifie l'intérim en invoquant un «accroissement temporaire d'activité» lié aux lancements de nouveaux modèles. Les tribunaux ont reconnu au contraire que ces intérimaires occupaient en réalité des emplois permanents sur les chaînes de montage, et ont requalifié leur contrat en CDI. Mais ces ouvriers n'étant plus à l'usine, PSA s'est retrouvé en quelque sorte blanchi à chaque fois et a été seulement condamné à verser des dommages et intérêts pour licenciement abusif.

C'est pourquoi cette fois-ci la plainte du syndicat ne portait pas sur un ou plusieurs cas précis de licenciements, mais sur le principe même de l'utilisation par Peugeot des contrats intérimaires. «L'accroissement temporaire d'activité» n'est qu'un prétexte contredit par la réalité du travail dans les usines et dénoncé par le syndicat. La grande majorité des ouvriers intérimaires souhaitent être embauchés, ils en ont assez des contrats précaires à répétition et de se retrouver régulièrement au chômage.

À noter que l'avocate de PSA ne s'est pas contentée de justifier les contrats intérimaires. Elle a surfé sur la politique patronale actuelle visant à semer la crainte chez les salariés, en déclarant: «Si sa demande était satisfaite, on pourra dire que la CGT aura eu sa responsabilité dans une politique de délocalisation». Comme si Peugeot avait eu besoin de ce prétexte pour fermer une usine. À Ryton, en Angleterre, ce n'est tout de même pas à cause de revendications «excessives» que l'usine a été fermée.

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