Liban : Les puissances occidentales toutes au côté d’Israël03/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/08/une1983.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Liban : Les puissances occidentales toutes au côté d’Israël

Depuis le début de leur intervention au Liban et du pilonnage intensif des populations, les dirigeants israéliens bénéficient d'un soutien sans faille de l'ensemble des puissances impérialistes occidentales, même si ce soutien est parfois formulé avec quelques nuances.

Le gouvernement israélien était d'ailleurs tellement assuré de ce soutien, qu'il s'est saisi du premier prétexte venu: l'enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah, pour déverser un véritable déluge de feu. Ce prétexte ne valant pas mieux que la présence d'armes de destruction massive qui justifia l'invasion et l'occupation de l'Irak par les troupes impérialistes américano-anglaises.

Tous les gouvernements et la plupart des responsables politiques occidentaux se sont donc alignés derrière les gouvernants israéliens pour désigner le Hezbollah comme le responsable de cette nouvelle guerre. Deux semaines après, alors qu'il est clairement apparu qu'il n'y avait aucun rapport entre bombardements des villes, villages et quartiers pauvres du Liban et la recherche des soldats enlevés, la conférence de Rome du 26juillet, qui avait réuni les principaux dirigeants occidentaux, a refusé toute déclaration gênante pour les dirigeants israéliens et a donné au contraire son feu vert à la poursuite de leur offensive militaire. Dès le lendemain, le ministre israélien de la Justice déclarait: «Lors de la conférence de Rome, nous avons reçu de fait la permission du monde -la moitié en grinçant des dents, l'autre moitié en donnant sa bénédiction- à poursuivre notre opération, cette guerre, jusqu'à ce que la présence du Hezbollah au Liban soit éradiquée et qu'il soit désarmé.»

De son côté, l'ONU, qui a pourtant adopté à plusieurs reprises des résolutions purement symboliques, n'a même pas choisi cette fois de désavouer nettement l'escalade meurtrière des dirigeants sionistes. Certes, son secrétaire général a parlé d'acte «délibéré» pour désigner les bombardements israéliens du 25juillet, qui ont entraîné la mort de quatre observateurs onusiens. Mais l'ONU s'est contentée de demander une enquête, se gardant bien de mettre en cause la responsabilité de l'armée israélienne.

Quant au bombardement de Cana du 30juillet, où au moins 60civils, dont 32enfants, ont trouvé la mort, il n'a pas ému le Conseil de sécurité de l'ONU. Réuni le lendemain, ce dernier s'est contenté de «déplorer» mais a encore une fois refusé de condamner Israël. Et si cette même ONU lançait un ultimatum, c'était à l'Iran pour l'obliger à stopper sa production d'uranium.

Le gouvernement américain soutient donc sans aucune réserve les crimes de l'armée israélienne. En cela, il est suivi à la trace par le gouvernement britannique de Tony Blair dont la politique consiste à marcher dans les pas de son compère Bush.

Dans tous les gestes de soutien à l'égard d'Israël, il pourrait sembler que la politique proposée par Chirac soit différente. En fait, elle ne l'est ni dans la forme, ni dans le fond. Et Douste-Blazy, le ministre des Affaires étrangères, a beau s'agiter et multiplier les voyages au Proche-Orient (ce que le journal Le Monde appelle «un pied de nez» de la France à la diplomatie américaine), rien n'y fait: la France n'a pas d'autre politique à proposer, si ce n'est de tenter de préserver son influence au Liban. Influence qui remonte au lendemain de la Première Guerre mondiale, lorsque la France s'était vu accorder le Liban (et la Syrie) lors du partage des dépouilles de l'empire turc.

À ce titre, elle conserve au Liban intérêts économiques et financiers importants, d'où l'agitation diplomatique qu'elle y déploie, craignant qu'un règlement -ou un embrasement- dans la région se fasse à son détriment. Mais sur le fond, les dirigeants de l'impérialisme français sont sur la même ligne qu'Israël: ils rendent le Hezbollah responsable des affrontements et réclament son désarmement, ce qui est aussi l'objectif revendiqué par Israël.

Les centaines de morts libanais et palestiniens, les centaines de milliers de personnes déplacées sur les routes pilonnées, les centaines de milliers d'habitants de Gaza qui vivent eux aussi sous les bombardements quotidiens, privés d'électricité, privés d'eau et peut-être bientôt de nourriture et de médicaments, de tous ces drames, Bush, Blair et même Chirac s'en contrefichent. Seule la part future des profits de leurs banquiers et de leurs financiers dans cette région du monde les intéresse, à la condition que la région ne soit pas réduite à un champ de ruines d'où rien ne pourrait plus renaître.

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